ENTRETIEN. La campagne électorale après la dissolution, son évolution politique, sa vision pour la Guyane... rencontre avec Davy Rimane

Entretien de Davy Rimane, élu au second tour des élections législatives 2024 ©Frédéric Larzabal et Jean-Gilles Assard / Guyane la 1ère
La dissolution de l'assemblée nationale, une campagne électorale express, un second tour en solo, une nouvelle suppléante... Davy Rimane, candidat sans étiquette et soutenu par le Nouveau Front Populaire a été réélu ce 6 juillet dans la seconde circonscription de Guyane, il nous a accordé un entretien.

Il retourne à l'Assemblée nationale. Davy Rimane a été réélu en tant que député de la seconde circonscription de Guyane à l'issue des élections législatives anticipées. Dans un entretien accordé à Jean-Gilles Assard dans son QG, à Kourou, il revient sur ce mois de juin fort en rebondissements.

L'ascenceur émotionnel était à son paroxysme, puisque tout s'est arrêté subitement. J'ai encore en tête le licenciement des collaborateurs parce que tout a été très vite. On a à peine eu le temps de se voir, il fallait vider les bureaux et repartir au combat [...] Malgré tout, on a réussi à faire face et surtout, je dis un grand merci à la population guyanaise qui a répondu présente.

Le député, qui reprend donc son fauteuil à l'Assemblée nationale, entend poursuivre le travail qu'il a commencé, et notamment ses efforts de transparence avec les Guyanais. Son slogan de campagne, "ce mandat vous appartient", a toujours été sa façon de penser dit-il.

"Parce que sans la population, rien ne changera"

"Parce que ce mandat ne nous appartient pas, les électeurs vous transmettent leur pouvoir pendant un temps donné", affirme l'élu. Il voit ce mandat comme un prêt à respecter.

Certaines personnes ne respectent pas leur engagement ou font comme si, pendant leur mandat, les électeurs et électrices n'existent pas. Puis lors des élections suivantes, ils réapparaissent pour faire campagne. C'est pour ça qu'il y a cette distance maintenant entre la population et le monde politique. Moi, je veux raccourcir cette distance au maximum. Parce que sans la population, rien ne changera.

En Guyane, l'abstention a dominé les élections. Sur les 108.949 électeurs inscrits, 80.390 se sont abstenus, soit 73,79% d'entre eux. Des chiffres qui pourraient s'expliquer, en partie, par le manque d'enjeu et particulièrement dans la circonscription de Davy Rimane. Le candidat était seul en lice après le retrait de son adversaire, Sophie Charles.

"Depuis 2017, j'apprends..."

Dans cet entretien, le binôme de Jean-Victor Castor revient aussi sur son évolution depuis 2017, année des mouvements sociaux qui ont marqué la Guyane et qui ont été un tournant dans la carrière politique de Davy Rimane.

Depuis 2017, j'apprends avec les miens, avec les nôtres [...] J'apprends l'histoire de la Guyane, qui est extrêmement importante, puisque ça nous permet aussi de mieux comprendre les choses dans le contexte dans lequel on évolue.

Il poursuit : "Aujourd'hui, je suis arrivée à une proposition politique, où mon objectif est de renverser la table et derrière, de proposer un cadre politique qui apporterait une société bienveillante, juste, équitable et qui respecte les aspirations de tout un chacun, quelles que soient son origine et sa culture initiale". Selon le député, l'évolution statutaire est un outil qui réglera "beaucoup de problèmes qu'on a chez nous" et pourrait mener la Guyane vers cette société qu'il a évoquée plus haut.

Davy Rimane à la tête d'une collectivité ? "C'est possible"

Toutefois, "les clés sont entre les mains de l'exécutif", estime Davy Rimane. Selon lui :

Lorsqu'on est président de collectivité, qu'on est maire d'une commune, on est super-puissant. Je ne pèse pas mes mots. Donc il faut qu'ils comprennent qu'ils doivent être à la hauteur des enjeux du territoire quel qu'il soit.

Alors, le député pourrait-il briguer un mandat à la tête d'une collectivité ? "C'est possible", répond-il. Mais l'urgence, c'est d'organiser une rencontre avec l'exécutif et que les élus guyanais suivent la cadence, conclut l'élu guyanais.