Gadepam : l'association qui promeut l'artisanat de Guyane

A la boutique de l'association Gadepam se vendent des articles de l'artisanat traditionnel et des produits naturels de Guyane. A l'approche de Noël, certains objets, scupltures ou encore bijoux pourraient faire le bonheur des personnes qui apprécient les savoir-faire ancestraux.

Dans la boutique de Gadepam (Maison de l'artisanat traditionnel et des produits naturels de Guyane) à Cayenne labellisée 100% solidaire est exposé, en majorité, l'artisanat amérindien qui regroupe plusieurs ethnies. L'artisanat bushinengué y est aussi présent mais dans une moindre proportion.
Touristiquement, elle joue un rôle important et attire une clientèle régulière tant extérieure que locale.

La femme ciment de la société amérindienne

Sculptures sur bois amérindiennes

La transmission des savoirs par les sachants auprès des jeunes est essentielle. Un savoir que s'approprient beaucoup plus les femmes qui innovent sans cesse notamment dans la fabrication des bijoux mais également sur les sculptures sur bois, dans le travail de la poterie ou de la vannerie précise Marion Gonzalez, chargée de mission :

Dans la société en général, la femme a un rôle important et dans la société amérindienne elle joue un rôle de ciment. Elles ont la volonté de changer les choses d'aller plus loin, de sauvegarder leurs racines tout en créant des choses nouvelles. L'avenir de certaines communautés c'est les femmes. Elles sont mobilisées pour leurs enfants, pour l'éducation, pour la protection de l'environnement et à tous les niveaux.

 

Se faire connaître et maintenir la transmission des savoir-faire

Carine Dos Santos qui assure l'accueil de la boutique Gadepam, fait aussi partie des artisans qui vendent leurs créations. La jeune femme, issue du village palikur Savane à Saint-Georges revendique un métissage Galibi -Palikur. Bachelière, elle se destinait à la comptabilité. Finalement ses connaissances lui permettent d'être employée de l'association Gadepam tout en poursuivant une activité artisanale avec sa mère :

Avant nous n'utilisions que les graines. C'est du travail, il faut aller chercher la matière première en forêt. Nous y allons en groupe. Maintenant je travaille également les perles, je mélange les deux selon mon inspiration. Je joue beaucoup sur les différentes couleurs. 

Entre perleries et ciels de case, des objets de l'artisant amérindiens

Avec le temps, des pratiques ancestrales ont changé notamment dans la fabrication de la vannerie dont les formes et les couleurs ont beaucoup évolué précise Carine Dos Santos :

Avant dans les communautés, il y avait une règle stricte. Si les hommes faisaient la vannerie, ce n'étaient qu'eux qui devaient le faire à l'inverse si c'était les femmes, ce n'était aussi qu'elles. Maintenant avec l'évolution les deux peuvent le faire sans distinguo. Actuellement ceux qui fabriquent des paniers utilisent de la peinture acrylique donc plusieurs couleurs alors qu'auparavant, il n'y avait que des couleurs naturelles fabriquées à base de plantes, racines, graines.

Dans la fabrication des ciels de case, là encore la tradition subit des mutations. Ces objets à fort symbolisme étaient initialement réalisés par les hommes âgés mais maintenant les jeunes, les femmes en fabriquent également. Les tailles varient, les motifs aussi et les artisans continuent, pour cet objet, de préférer l'utilisation des pigments naturels.

Ciel de case rectangulaire réalisé avec des pigments naturels

Les artisans ont appris à s'adapter à la demande de la clientèle. D'ailleurs à la boutique Gadepam, les clients recherchent beaucoup l'authenticité. Ils achètent des bijoux, des sculptures avec des motifs issus de la tradition pure.  

Actuellement, Gadepam fonctionne avec un réseau de 600 artisans adhérents sur toute la Guyane. Mais l'activité est cyclique et sur l'année, l'association travaille avec environ 170 artisans.

Ainsi que le souligne Carine Dos Santos :

L'objectif est de faire connaître ces populations et surtout la variété de l'artisanat qui va au delà des bijoux et des paniers. La sculpture est importante, les cérémonies aussi et elles reviennent. Ce que l'on veut c'est faire revenir les anciens à l'artisanat, revenir à plus d'authenticité tout en ne rejettant pas la modernité, allier les deux. Nous, les femmes, nous allons vers les hommes pour leur expliquer l'importance d'adhérer au réseau.

  

 

Gadepam, bientôt 20 ans d'existence

La boutique solidaire Gadepam existe depuis 2005.  Elle est l'émanation de l'assiociation créée en 2002 par des acteurs de la recherche des sociologues, des ethnobotanistes dont Marie Fleury, maître de conférence au Museum National d'Histoire Naturelle,  en est la présidente. Elle a succédé au président fondateur Arthur Othily. L'objectif de cette associations'inscrivait notamment dans une démarche de valorisation de toutes les plantes à usage traditionnel et la commercialisation dans une démarche équitable des produits artisanaux et traditionnels de Guyane.