Ce matin (vendredi 20 août), la dizaine d'associations membres de la Caravane de la Liberté a organisé une action conjointe place de Grenoble devant la Préfecture. Une mobilisation en opposition au renforcement des mesures de freinage de la pandémie de Covid-19. Elles ont été annoncées la vieille par le préfet, Thierry Quefflec, à l'issue de la cellule interministérielle de crise.
Deux interpellations parmi les manifestants
Présents dés 5h, les manifestants ont surpris les forces de l’ordre (une soixantaine de gendarmes mobiles et de policiers) en occupant l’espace public aux abords de la préfecture.
Des barrières ont été érigées par les manifestants pour barricader l'accès au bâtiment préfectoral. Après quelques échanges musclés et des affrontements, les gendarmes ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
" On nous a demandé de libérer la rue et après trois sommations, nous avons été gazés sans discussion. Finalement, c'est toute la place qu'il fallait dégager : femmes, enfants, tous nous avons été chassés à coups de matraque et à coup de lacrymogènes. "
Si aucun blessé n'est à déplorer du côté des forces de l'ordre, plusieurs contestataires affirment avoir reçu des coups et dénoncent l'usage de la violence.
Deux manifestants ont été interpellés et placés en garde à vue.
Le Préfet, Thierry Queffelec condamne fermement ce blocage de la Préfecture. Il pointe"une manifestation, dure, préparée" et précise qu'une plainte sera déposée pour violence sur personne dépositaire de l'autorité publique.
Le Préfet condamne fermement le blocage de la Préfecture, cœur battant de la gestion de crise. Le représentant de l'État rappelle la liberté de manifester, mais dénonce la haine sociale, les projectiles d'acide ou des pierres visant les forces de l'ordre et les agents de l'État. pic.twitter.com/Vw7coZVLci
— Préfet de la région Guyane (@Prefet973) August 20, 2021
Cette action rappelle la mobilisation du 21 juillet 2020 lorsque des manifestants avaient réussi à mettre le feu au balcon de la préfecture. Un peu plus d’un an après, une partie de la population dénonce toujours ce qu’elle estime être une gestion sans concertation et hasardeuse de la crise sanitaire par les représentants de l’état.
Un appel au calme et au dialogue
Comme une réponse à ce coup de semonce, le président de la Collectivité Territoriale de Guyane a organisé un point presse en urgence quelques heures plus tard.
Gabriel Serville demande à ce que la CIC ne soit pas juste une chambre d'enregistrement avec des décisions déjà prises. L'élu aimerait davantage de concertation de tous les acteurs, que toutes les voix qui ont à s'exprimer en CIC comptent.
" J'ai proposé à Monsieur de Préfet de mettre en place un comité citoyen pour la transparence, transparence à la fois sur l'analyse de la situation et aussi sur les moyens et les solutions qui seraient mis en oeuvre."
Quant aux événements de ce matin, Gabriel Serville les regrette mais ils concrétisent l'autre conséquence de cette absence de dialogue dont il parle. "Mais il n'est pas trop tard" , conclue le président de la CTG.
Des contrôles annoncés pour ce week-end
Malgré ces tensions, les opérations de contrôle par les forces de l'ordre vont se poursuivent dans l'île de Cayenne annonce le Préfet. Au programme, contrôle de fermeture des débits de boissons, contrôles routiers et de voies publiques sur l’ensemble de la circonscription.
Hier soir (nuit du 19 au 20 août) au cours de la nuit, 2 bars ont été fermés et verbalisés, dans le secteur du centre-ville et du village Chinois, des infractions routières ont été relevées, un homme auteur de plusieurs délits a été placé en garde à vue.
Enfin, il a été mis fin à une fête dans une cité sensible de Cayenne avec pour bilan des verbalisations pour non respect du couvre-feu et l'interpellation d’un individu porteur d’une arme de poing de calibre 38.