Les habitants s'inquiètent dans l'île de Cayenne. Entre inondations récurrentes et éboulements de pans de collines se pose la question de la gestion des risques pour la zone. Un diagnostic doit être fourni par le Bureau de recherches géologiques et minières un document essentiel pour les autorités.
Classée Territoire à Risque d’Inondation (TRI) à cause de débordements de cours d’eau, de fortes marées, l’île de Cayenne est particulièrement surveillée par les services de l’état. A la demande de la Préfecture, le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) a pour mission de rédiger un diagnostic des risques d’inondations et de glissements de terrain. Un document essentiel pour tenir une stratégie locale de gestion des risques d’inondation.
Les flancs des monts sont écorchés, les racines des arbustes mises à nues par des ruissellements. Des pans de terre qui menacent les routes et les habitations au grand dam des habitants. Les sols gorgés d’eau sont en cause comme l’explique Geoffrey Aertgeers, docteur en géologie au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) de Guyane :
Le terrain glisse comme on a une végétation verte tout autour et une couleur latéritique une fois que le glissement s'est produit, on a un contraste fort qui fait que l'on voit quelque chose de très impressionnant...
Erodée par l’urbanisation intensive, l’île de Cayenne est classée territoire à risque d’inondations, BRGM en a établi une cartographie début 2000. Cela constitue un socle du plan de prévention des risques naturels avec des sites où la construction est limitée en particulier à Baduel, Bourda, ou au Grand Mahury. Frédéric Tronel, directeur du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) de Guyane :
C'est également Bourda où il peut y avoir des sujets et des risques pour la population. C'est le croisement d'un aléas donc la possibilité de survenance d'un événement avec les enjeux c'est à dire la population ou les biens.
Anticipation, prévention, planification et action, l'état major de la préfecture coordonne les missions de lutte contre les inondations comme une campagne militaire depuis le centre opérationnel zonal indique Marie-Chistine Zeymes, cheffe de l'état-major interministériel de zone de la préfecture de Guyane :
Tous les opérateurs de la gestion de crise sont autour de la table, cela peut-être les mairies etc... pour trouver les mesures les plus adéquates...
Cette cartographie a donné naissance au plan de prévention des risques naturels établi par les communes. Ces dernières ont transféré l'an dernier, cette très onéreuse compétence à la communauté d'agglomération du centre littoral. Thierry Elibox, 8e vice-président de la CACL, délégué à la gestion des milieux aquatiques et à la prévention des inondations :
Cela coûte très cher. L'entretien des canalisations, le curage des fossés, cela n'est pas la panacée...
Toutefois plusieurs projets sont déjà dans les tuyaux comme la réduction de la pousse végétale dans les canaux, l'obtention de prévisions météorologiques en temps réel où de nouveaux moyens d'alerte à la population.