La violence aux abords des établissements scolaires franchit un nouveau palier en Guyane et la communauté éducative réagit

Un professeur blessé au couteau devant le lycée Bertène Juminer à Saint-Laurent, les agressions par arme blanche et arme à feu d'élèves près du lycée Jean-Marie Michotte remettent sur le devant de la scène, le phénomène d'insécurité qui gangrène les abords des établissements scolaires en Guyane.

La violence se fait de plus en plus prégnante dans la société. Parmi les signaux les plus inquiétants de cette spirale figurent les deux agressions graves de ces derniers jours.
Ce lundi à Saint-Laurent du Maroni, devant le lycée Bertène Juminer, un professeur de lettres et d'histoire a reçu un coup de couteau au bras après un accrochage entre sa voiture et un scooter. La semaine précédente ce sont des élèves du lycée Michotte à Cayenne qui se faisaient braquer en allant prendre leur transport scolaire. Menacés par des armes à feu et des armes blanches, deux d'entre eux ont été blessés pour avoir résisté.

Ces derniers incidents ont entraîné une mobilisation des élèves commes des enseignants, inquiets de la montée de la violence, de cette spirale de l'insécurité qui se manifeste aussi à l'intérieur des établissements et ce de plus en plus fréquemment.
Les élèves du lycée Jean-Marie Michotte bloquent leur établissement depuis une semaine et réclament des mesures de sécurité à leur hauteur de leurs espérances. A Saint-Laurent, élèves et professeurs sont mobilisés devant leur lycée pour obtenir un dispositif sécuritaire adapté.

Pourtant depuis 2016, de nombreuses initiatives citoyennes ou dispositifs publics ont été mis en place pour endiguer la monté de la violence dvant et dans les établissements scolaires.

De la convention Evidence à la l'accompagnement préventif avec l'association des Frères de la Crik

On se souviendra du dispositif Evidence une convention de partenariat de 2014 pour Endiguer Violences et Incivilités en Développant les Echanges pour Normaliser le climat Educatif  Elle prévoyait, notamment, un accompagnement par les gendarmes ou les policiers et surtout le signalement systématique de tous les faits délictueux. Un système mis en place en 2016 qui a produit ses effets.

Après une légère baisse, l'insécurité est revenue. En 2018, en appui des pouvoirs, l'association des Frères de la Crik s'est mobilisée pour conduire une opération citoyenne pour désarmorcer ce phénomène de violence aux abords principalement des collèges. Une action accompagnée par le préfet de l'époque, Patrick Faure.

Sauf que mener ces actions au quotidien demandent une mobilisation sans faille et une organisation rigoureuse quasi militaire. L'association des Frères de la Crik, bien qu'aidée et subventionnée n'a pu poursuivre son travail de terrain. Il lui manquait des médiateurs et des moyens financiers et administratifs. En Janvier 2019, l'opération prend fin