Mais que se passe-t-il donc à l’académie de l’Hérault ? D’une région française à l’autre, il semblerait quasiment impossible d’inscrire des jeunes lycéens obligés de quitter leur académie d’origine pour poursuivre un cursus sportif, en l’occurrence, dans un club de football.
Visiblement, il ne suffit pas d’être un joueur talentueux repéré par un club professionnel, faut-il avoir en plus les codes pour régler sa scolarité. Avec un parent qui maîtrise les arcanes de l’Education nationale cela ne devrait pas poser problème et pourtant si.
Pas de lycée d'accueil depuis près d'un mois
Tiago Pierre est âgé de 16 ans. Elève de première il a été détecté au mois d’avril par le club de Castelnau-Le-Lez. Les parents ont immédiatement effectué les démarches auprès du rectorat de Montpellier. En juillet, ils ont reçu un document leur indiquant que le nécessaire était fait avec un numéro de dossier. Le père s’est rendu à Montpellier, engageant de lourdes dépenses pour le voyage, le logement et l’équipement de son fils :
« Mon fils a un double projet depuis la 4e et je veux l'aider à le réaliser. Avec le club de Castelnau-Le-Lez cela se passe très bien, il a ses matchs et ses entrainements. Dès mon arrivée, je me suis rendu à l’académie de Montpellier avec le document indiquant le lycée demandé : le lycée Pompidou. Alors que la rentrée était fin août, on nous a renvoyé au 5 septembre où à ce moment-là on nous a indiqué qu’il était en attente. Entre temps, personnel de l'Education nationale j’ai dû rentrer en Guyane pour effectuer ma rentrée. Le 12 septembre, on nous annonce un nouveau renvoi à fin septembre et maintenant c’est le 1er octobre, un samedi… Ils sont en train de jouer avec la scolarité des enfants car ils sont trois guyanais dans ce club. »
Tiago Pierre, Alexandre Montgénie et Daryl Da Couhna détectés par le club de Castelnau se trouvent donc à Montpellier sans lycée d’accueil. Les parents assument de grosses dépenses pour permettre à leurs enfants d’accomplir leurs rêves. Ils ne demandent pas d’aide mais veulent que leurs garçons poursuivent une scolarité normale et vivent leur passion.
Trois familles en butte à d'insupportables tracasseries administratives
Il a été proposé à Tiago d’intégrer un lycée professionnel dans une section STMG, pour un bac professionnel ce qui n’avait pas été demandé.
Le père de Tiago qui s’occupe notamment de l’orientation des élèves fait remarquer qu'en Guyane aucun enfant venu de l’hexagone n’est laissé à la porte d’un lycée alors même qu’il n’y a plus de places.
Il n’admet pas ces dérobades discriminantes d’une académie à l’autre. Ces trois enfants sont de bons élèves, Tiago a eu 15 de moyenne durant toute son année de seconde.
Jean-Luc Pierre a demandé audience au président de la Collectivité territoriale de Guyane, Gabriel Serville et va écrire à toutes les instances de l’Education nationale, aux parlementaires. Il s'est associé aux autres parents qui subissent les mêmes désagréments et se trouvent encore à Montpellier à tenter de régler ces problèmes.
Des enfants qui sont en 1ère avec un bac de français à la fin de l’année. Ils ont déjà perdu un mois de cours.
Ils sont au final 6 jeunes guyanais à Montpellier en attente d’une affectation de lycée. Ce matin était diffusé dans le journal de la radio, un reportage racontant les péripéties de tois autres jeunes détectés et recrutés dans un club de Montpellier sans affectation dans un lycée.
Retrouvez ici le reportage de Vanessa Etienne
Des footballeurs en attente d'un lycée à Montpellier