Le Centre de gestion de la fonction publique territoriale de Guyane épinglé dans un rapport de la Chambre régionale des comptes

Un rapport de la Chambre régionale des comptes pointe du doigt de nombreuses irrégularités au sein du Centre de gestion de la fonction publique territoriale de la Guyane entre 2014 et 2019. Cet établissement accompagne les collectivités dans la gestion de carrières des fonctionnaires.

Budgets mal maitrisés, des frais de mission injustifiés dans l’Hexagone, promotion irrégulière du directeur général des services, les doléances sont variées. Dans ce rapport d’observations définitives, la chambre régionale des comptes adresse onze recommandations au centre de gestion de la fonction publique territoriale.

Un budget insincère

Et elles concernent en premier lieu le budget. Celui-ci n’est pas sincère a relevé la CRC, caractérisé depuis plusieurs années par des dépenses et des recettes largement surévaluées. On parle du fonctionnement mais aussi de l’investissement avant 2017. En 2016, par exemple, seuls un peu moins de 60 000€ ont été investis quand les prévisions faisaient état de plus de 6 millions 500 000€. La chambre des comptes évoque un budget très virtuel.

Des cotisations des communes jugées trop élevées

Et si le centre de gestion de la fonction publique territoriale a bénéficié d’une importante capacité d’autofinancement, en contrepartie, les communes cotisent mal. Le taux est trop important insiste la chambre qui demande à soumettre chaque année le taux de cotisation obligatoire et le taux de cotisation additionnel à la délibération du conseil d’administration sur le fondement d’une analyse qui en justifie le niveau.

Des frais de déplacement pour les élus exorbitants

Autre recommandation importante de la CRC : les frais de déplacement des élus qui interpellent, notamment lors de missions dans l’Hexagone entre 2017 et 2019 et une tout particulièrement le congrès de la fédération nationale des centres de gestion du 6 au 8 juin 2018. Gilles Adelson le président et ses vice-présidents Marie-Laure Phinéra-Horth, Paule Berthelot, Madly Marignan et Jean-Claude Labrador ont bénéficié d’un surclassement en avion aux frais du centre de gestion : coût total des billets d’avion plus de 15 000€. Mais la chambre des comptes mentionne aussi des nuits en hôtel cinq étoiles et des voitures de location coûteuses pour se déplacer dans Paris. Des frais peu ou pas justifiables.

Une promotion illégale pour le directeur

Il y a aussi le cas du directeur général des services qui a touché des frais de logement de fonction. Ils sont équivalents à plus de 35 000€. La CRC chambre demande à récupérer cette somme. Elle reproche surtout une délibération douteuse du conseil d’administration qui a permis l’intégration directe du directeur général des services en tant qu’administrateur territorial, une promotion jugée illégale.

Une affaire à suivre dans ses développements qui concernent les explications du conseil d’administration du centre de gestion de la fonction publique territoriale.