Les habitants de Saint-Laurent-du-Maroni partagent leurs vœux pour 2025

Une projection architecturale montrant la vision d’une Grande Avenue réaménagée à Saint-Laurent-du-Maroni.
Cinéma, sécurité, propreté : à l’aube de cette nouvelle année, les habitants expriment leurs attentes pour une ville plus moderne et dynamique. Entre grands enjeux et besoins spécifiques, leurs témoignages dressent un portrait sincère de la ville.
Vue aérienne de Saint-Laurent-du-Maroni, une ville en pleine croissance au bord du fleuve Maroni.

En ce début d’année, les habitants de Saint-Laurent-du-Maroni ont confié leurs aspirations pour le développement de leur ville. Les témoignages recueillis lors d’un micro-trottoir révèlent des préoccupations majeures, mais aussi des besoins plus spécifiques qui reflètent la diversité des attentes.

Le cinéma municipal "Le Toucan" de Saint-Laurent, un projet à l'arrêt et attendu avec impatience par les habitants.

Une salle de cinéma dans une ville culturelle

Comment une ville qui organise chaque année un festival international du film documentaire n’a-t-elle pas de salle de cinéma ?

s’interroge Seskia, soulignant un paradoxe frappant. Avec plus de 60 000 habitants, Saint-Laurent-du-Maroni reste privée d’un lieu où les familles et les amis pourraient se réunir pour partager des moments culturels.

L’absence de cette infrastructure empêche aussi une partie de la population de profiter pleinement de l’offre culturelle locale. Une salle de cinéma représenterait bien plus qu’un équipement, elle renforcerait la vie sociale et culturelle de la ville.

Une patrouille dans les rues de Saint-Laurent-du-Maroni, où la sécurité est une préoccupation majeure des habitants.

Sécurité : une priorité pour les jeunes

Les jeunes de la ville expriment une inquiétude forte concernant la sécurité.

Bejana met en avant le manque d’espaces de loisirs pour les enfants et les jeunes dans la ville.

Même dans mon lycée, je ne me sens pas en sécurité

confie Bejana, qui a déjà été victime de vol. Le sentiment d’insécurité est omniprésent, qu’il s’agisse des rues ou des lieux publics.

Cette réalité limite leurs déplacements et freine leur épanouissement, dans une ville où ils souhaitent pourtant évoluer librement. Pour eux, la sécurité doit devenir une priorité absolue des autorités locales en 2025.

Un cadre de vie à améliorer : focus sur Le Lac Bleu

Dans certains quartiers, comme celui du Lac Bleu et “Les Vampires”, la gestion des déchets reste un problème criant. Janine déplore des dépôts d’encombrants et d’ordures ménagères laissés à l’abandon sur les trottoirs : « Chaque résident semble avoir son dépôt personnel devant sa porte. »

Déchets abandonnés dans une rue du des Les Vampires, reflet de l’incivisme et d’une gestion difficile des encombrants par les autorités compétentes.

Selon quelques habitants interrogés, ces déchets posent des problèmes d’hygiène et de sécurité, notamment pour les enfants. Une meilleure gestion des encombrants, associée à des campagnes de sensibilisation, serait un premier pas vers une ville plus propre et agréable à vivre.

D’autres besoins tout aussi révélateurs

Au-delà de ces grands enjeux, d’autres habitants ont exprimé des attentes spécifiques pour enrichir la vie à Saint-Laurent-du-Maroni :

Valérie souligne l’urgence de développer un réseau de transports en commun fiable. « Dès qu’on a une panne de voiture, on est coincé », explique-t-elle, regrettant la dépendance totale à l’automobile.

Mehdi, éleveur amateur, déplore le manque de magasins proposant des aliments pour le bétail :

Mehdi, éleveur amateur, appelle à une meilleure disponibilité des aliments pour bétail dans la région.

Même pour deux poules, c’est difficile de s’approvisionner.

Un problème qui révèle le besoin d’un soutien accru au secteur agricole local.

Ali, lui, aimerait voir des cafés ou coffee-shops se développer.

Ali exprime son souhait de voir des cafés et coffee-shops se développer à Saint-Laurent, des lieux propices aux échanges et à la cohésion sociale.

Ces lieux permettraient de tisser des liens entre les différentes cultures de la ville

 

ajoute-t-il, rappelant que Saint-Laurent est une ville multiculturelle. Wilda insiste sur l’insuffisance des stations de carburant :

Wilda regrette le manque de stations de carburant pour une ville aussi dynamique que Saint-Laurent.

Deux stations pour une ville de cette taille, ce n’est pas suffisant.

Jion, quant à lui, déplore l’état des routes et l’absence de trottoirs sur certaines grandes avenues. 

Jion habitant de Saint-Laurent, déplore l’état des infrastructures routières dans certains quartiers.

Les nids de poules dans mon quartier, c’est insupportable. Un peu d’entretien ne serait pas de trop pour cette année.

Enfin, Charles attire l’attention sur le quartier historique du village chinois, l’un des plus anciens de la ville.

Charles appelle à l’aménagement du quartier historique du Village Chinois, un lieu chargé d’histoire à Saint-Laurent-du-Maroni.

À l’époque, on y achetait du poisson directement sur les berges. Aujourd’hui, on achète à la sauvette, dans des réfrigérateurs. Ce serait bien d’aménager cette partie de la berge et d’ouvrir une vraie poissonnerie.

Une suggestion qui met en lumière un paradoxe pour une ville située au bord du fleuve.

Un avenir à construire ensemble

Entre infrastructures, culture, sécurité et besoins spécifiques, les vœux des habitants dressent le portrait d’une ville pleine de potentiel, mais encore marquée par des lacunes importantes. Ces témoignages résonnent comme un appel à l’action pour faire de 2025 une année de progrès concret et partagé.