Les producteurs de porc guyanais contraints d'ajuster leurs prix à la hausse pour survivre

Jean-Hubert François, producteur de viande de porc à Montsinéry

C'est une question de survie et les deux plus grosses coopératives de producteurs de viandes porcines (Yana Cop et la SCEBOG) ont décidé unilatéralement d’augmenter d’1 € le prix de vente de leur viande de porc aux bouchers de la place. Les consommateurs devront désormais payer le juste prix.

 

Ce réajustement de prix  du porc est une décision qui aura des conséquences sur le panier de la ménagère. Il fallait donc expliquer très clairement les raisons de cette augmentation soudaine et élevée. Le cochon, une viande très appréciée en Guyane, était une valeur sure de l'élevage en Guyane mais cela n'est plus le cas.

Des producteurs asphyxiés 

C’est le constat fait par Jean-Hubert François et tous les producteurs de porcs guyanais. Depuis une décennie, ils vendent aux bouchers le kilo de viande à 5€,  mais maintenant ce sera 6€, afin de conserver leur marge. Tout cela s'explique par l’augmentation des coûts de production, à commencer par le prix des aliments pour les bêtes explique Jean-Hubert François, producteur-éleveur de porcs :

Il y a 5 ans, on achetait un sac d'aliment à moins de 10 euros. 5 ans après, on l'achète quasiment à 20 euros. Le prix de l'aliment a augmenté, le transport aussi, le prix du gazole tout a augmenté. Nous les agriculteurs nous avons essayé de tenir, la crise covid, toutes les crises mais maintenant on ne peut plus...


A force d’encaisser depuis des années, eux-mêmes la hausse des coups, beaucoup d’agriculteurs se retrouvent asphyxiés et pensent à abandonner, certains l’on même fait explique Jean-Yves Tarcy, producteur-naisseur de porcs et président du GRAGE :

Jean-Yves Tarcy, producteur de viande de porc

Plusieurs agriculteurs arrêtent. Installés récemment ou depuis plusieurs années, ils stoppent. Ce qui est dommage c'est qu'il y du potentiel, le marché est là , mais nous producteurs, on arrive pas à s'en sortir.

 

Un secteur qui manquerait de soutiens financiers

Les producteurs se plaignent aussi des dispositions d’aides et de compensations mal distribuées et qui n’ont pas augmenté depuis des années. C’est le cas des 2,1millions d'euros du RSA (le Régime Spécifique d’Approvisionnement), des fonds qui doivent compenser l’éloignement et l’insularité.

Pierre Papadopoulos, directeur général-adj des Territoires et de la Mer :

 ... Ce que l'on veut, c'est qu'en 2022 la tonne d'aliment soit à 80€ la tonne importée.


Selon l’administration, au total la filière porcine est aidée à hauteur 8 millions d’euros, ce qui au kilo fait quand même une aide assez conséquente.

Si aujourd’hui les consommateurs passent à la caisse, les éleveurs selon les techniciens agricoles, ont aussi des marges de gain de technicité pour augmenter leur revenus…mais ça c’est plus compliqué !