Les ravages sur l'environnement de l'orpaillage clandestin sur le Maroni

Le Maroni couleur orange dans ce secteur orpaillé

L’orpaillage sur le Maroni n’a pas cessé malgré la fermeture de la frontière entre la Guyane et le Surinam depuis Mars et l’annonce de contrôles renforcés des militaires durant la crise sanitaire.
L’orpaillage aurait même augmenté dans certains secteurs.
 
Juste en face du bourg de Papaïchton, au Surinam, des orpailleurs continuent à travailler sans relâche et les rejets de la mine sont déversés directement dans le Maroni sans aucune précaution.

En prenant la pirogue et en allant y voir de plus près. Le constat est sans appel: la couleur orange de l’eau témoigne de l’activité permanente des orpailleurs dans le secteur.
Frédéric Sakapou, habitant de Papaichton explique que les orpailleurs travaillent jour et nuit juste en face du bourg de Papaïchton.
 

Ils travaillent 24 h sur 24. Nous on galère pour vivre à Papaïchton. Regarde la couleur de l’eau, ce n’est pas normal. Avant le fleuve était propre. Ce sont des brésiliens et il y a des gens en Guyane qui sont leurs complices mais nous à Papaïchton, on ne peut rien faire.

Frédéric Sakapou, habitant de Papaïchton

Le fleuve est pollué mais les rives du Maroni sont également dégradées. L’impact environnemental est là encore visible.
Pollution et déchets sur le Maroni

Une déforestation incontrôlée, et des boues se rejetant directement dans le fleuve.
Il y a aussi beaucoup de bancs de sable en face de Papaichton. Ils ont été créés par des barges qui ont lessivé les fonds du Maroni.
 

Des barges interdites en Guyane mais autorisées au Surinam


Le Surinam n’a pas du tout les mêmes réglementations que la France en matière d’extraction de l’or.
L’orpaillage sur le Maroni a fait d'ailleurs l’objet de tensions entre la France et le Surinam.
 
La pollution du Maroni

En Septembre 2018, la destruction de 80 fûts de carburant et d’une barge d’orpaillage par les soldats français appuyés par des militaires surinamais avait créé un incident diplomatique.
Le Surinam avait suspendu immédiatement après ces faits, les opérations conjointes avec la Guyane.

La reprise de la coopération transfrontalière en matière de lutte contre l’orpaillage clandestin était à l’ordre du jour d’une réunion le 4 septembre dernier à St Laurent du Maroni.
Les 2 pays n’ont pas pour autant repris des missions communes pour lutter contre l‘orpaillage illégal sur le Maroni.