Ce 18 décembre était la journée internationale des migrants. En six ans, la Guyane a accueilli plus de 20 000 migrants, ce qui est très important rapporté à une population de 283 000 habitants. Le territoire peine à faire face à cette vague migratoire.
La Guyane est de longue date une terre d’immigration, mais la nouveauté depuis six ans, c’est l’ampleur inédite du phénomène. Depuis 2015, plus de 20 000 migrants ont déposé une demande d’asile en Guyane. Chiffre calculé hors mineurs accompagnants, à partir des rapports annuels de l’OFPRA, l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides. La plupart des demandeurs viennent d’Haïti pour des raisons qui échappent aux critères de l’asile, pour fuir la misère et les catastrophes climatiques : migrant haïtien habitant un bidonville du Mont Baduel (archive 2017)
Nous n'arrivons pas à récolter. Lorsque l'on plante on ne récolte pas car les cyclones nous écrasent chaque année... nous sommes obligés de partir pour trouver un endroit meilleur pour nous...
Une migration évolutive et exponentielle
Les demandes d’asile ont doublé entre 2015 et 2016, avant de baisser en 2018, pour rester stables à moins de 3000 demandes par an (Environ 2400 cette année, selon l'estimation de la Croix Rouge). La part des ressortissants haïtiens a baissé - même s'ils restent majoritaires, celle des migrants venus du proche orient a augmenté. Ils fuient la guerre ou la violence qui sévissent dans leurs pays d’origine.
Autre chiffre révélateur : l’évolution du nombre des bénéficiaires de l’AME, l’Aide Médicale d’Etat, une couverture médicale pour les personnes sans titre de séjour. Ils étaient 17 000 en 2015, et plus de 33 000 fin 2019…Mais pour la plupart des migrants, le problème reste le logement. La Guyane n’a toujours pas de centre d’accueil des demandeurs d’asile, et les quelques dizaines de logements disponibles sont très loin des besoins. Une compétence d’Etat toujours pas pleinement assumée à ce jour.