Ses amis sont unanimes. Christian Ho-A-Sim, « BB » pour ses proches, était un homme « généreux, discret, calme, bienveillant ». André Barrat ajoute qu’il était également « loyal et fidèle en amitié ». Et il sait bien de quoi il parle : les deux hommes se sont connus sur les bancs de l’école primaire, rue Gabriel Devèze à Cayenne. « Ensuite, nous sommes allés au collège Nonnon, puis au collège République. C’était un féru de maths. Je me souviens également de nos fous rires en classe de portugais avec Madame Dorcy ! » se remémore André Barrat. De cette époque, l’ami se rappelle avec nostalgie de leurs rituels. « Au collège, après les cours, on passait par la boulangerie de ses tantes pour prendre des viennoiseries. Parfois, durant le week-end ou les vacances, il nous emmenait, nous les copains, dans le lotissement familial à Montjoly. Il y avait un terrain de volley, une piscine. On passait de bons moments. »
Un des membres fondateurs du Kiwanis Club de Rémire-Montjoly
Autres instants mémorables : ceux passés, à l’âge adulte, avec le Kiwanis Club de Rémire-Montjoly. Christian Ho-A-Sim en a été l’un des membres fondateurs en octobre 1999. Au sein de ce club service, il a occupé, au fil des ans, plusieurs fonctions, dont celle de président. « Du 8 au 12 mai 2013, nous avons accompagné des enfants à Disneyland Paris, se souvient André Barrat. Certains d’entre eux n’avaient jamais pris l’avion. C’était une superbe action. »
La passion du tennis
Investi pour le Kiwanis Club, Christian Ho-A-Sim l’était tout autant auprès de la Ligue de tennis de la Guyane. « Il jouait depuis très longtemps et avait un très bon niveau » se rappelle Fabrice Prévot, président de la Ligue. Personnellement, je l’ai rencontré quand j’ai commencé à jouer à l’âge de cinq ans. On a souvent joué ensemble au Tennis Club de Suzini, mais je l’ai aussi connu en dehors des courts de tennis. C’était quelqu’un de très accessible et j’allais souvent le voir à sa bijouterie, rue De Gaulle, à Cayenne, ou chez lui. »
Soutien de la Ligue de tennis
Détenteur de plusieurs titres de Champion de Guyane, Christian Ho-A-Sim ne jouait plus trop ces dernières années - sa dernière licence date de 2010 -, pourtant, il continuait de suivre le travail de la Ligue. « Il s’est toujours investi, souvent en sponsorisant des tournois, indique Fabrice Prévot. Il suivait les actualités et restait abonné à nos informations. Il était aussi très heureux lorsque j’ai été élu à la présidence de la Ligue. »
Meilleur ouvrier de France
C’est aussi le tennis qui a mené Jean-François Kodjoed à croiser la route de Christian Ho-A-Sim. « Dans les années 80, il y a donc quarante ans déjà. On jouait surtout le soir, parce qu’il terminait le travail à 19 heures. »
S’ils avaient beaucoup en commun, les deux hommes ne parlaient pas particulièrement du métier de Christian Ho-A-Sim. Comme son père Richard, il était devenu maître artisan bijoutier. « Mais c’était quelqu’un de tellement humble qu’il ne s’en est pas vanté. Son titre de meilleur ouvrier de France, je l’ai appris à la télé », se rappelle Jean-François Kodjoed.
Dans un reportage réalisé par nos équipes en 2023, Christian Ho-A-Sim évoque son parcours et notamment le moment où, malgré son désir de devenir pilote, il choisit de suivre le chemin tracé par son père. Son apprentissage à l'école du Louvre à Paris, son passage à l'institut de gemmologie à Los Angeles, son diplôme de maître artisan, meilleur ouvrier de France, sont autant de pépites sur son CV. Mais, modeste, comme le décrivent ses proches, Christian Ho-A-Sim ne s'y attarde pas. Son vœu, à ce moment-là, c'est de transmettre son art à la jeunesse du pays.
« C’est mon frère d’âme »
« Ce que je retiendrai de lui, c’est surtout sa gentillesse, insiste Jean-François Kodjoed . Il couvait ses parents, ses frères et sœurs, sa femme, ses enfants… C’était le parrain de ma fille. On faisait tellement de choses ensemble. C’est mon frère d’âme… »
Christian Ho-A-Sim sera inhumé ce samedi à Cayenne, après une cérémonie religieuse à Rémire-Montjoly. Il laisse derrière lui sa femme, ses trois enfants et ses deux petits-enfants.
Veillée le vendredi 27 décembre à partir de 19h30 à l’espace funéraire Saint-Antoine, 2 356 route de Baduel, à Cayenne.
Cérémonie religieuse le samedi 28 décembre à 15 heures à l’église Saint François-Xavier, à Rémire-Montjoly suivie de l’inhumation au cimetière de Cayenne (avenue d’Estrées).