À l'occasion de la Semaine du rein, retour sur l'histoire bouleversante de Jocelyne Thoron, qui, face à la détresse de sa belle-sœur Jacqueline Randolph, a décidé de lui offrir un rein. Deux ans après, cette habitante de Saint-Laurent-du-Maroni témoigne avec émotion de ce geste qui a changé son existence autant que celle de sa belle-sœur.
C'est un samedi ordinaire à Saint-Laurent-du-Maroni lorsque Jocelyne Thoron reçoit une visite inattendue de son frère, Jean-Paul. Elle s'attend à tout, sauf à cette demande bouleversante : «Jocelyne, je viens te voir parce que l'Esprit Saint m'a dit que c'est à toi que je devais demander de donner un rein à Jacqueline. »
Très croyante, elle n'hésite pas une seconde. « Si c'est l'Esprit Saint, je serai à couvert », dit-elle aujourd'hui avec une sérénité qui reflète son engagement total.
Mais ce choix n'est pas qu'une simple conviction, il implique un long parcours médical. « Avant d'être donneuse, on doit être en parfaite santé. J'ai passé des examens rigoureux : mammographie, coloscopie, tout y est passé. » Un jour, son néphrologue lui annonce : « Vous et votre belle-sœur êtes d'une compatibilité incroyable, comme des jumelles. »
Pour moi, j'étais en vacances jusqu'au moment où on m'a dit sur la table d'opération : 'Votre belle-sœur est juste à côté, son rein vous attend'. Là, j'ai compris que ma vie allait changer.
L'intervention est une réussite, mais la convalescence est plus grossière pour Jocelyne. « Le donneur souffre plus que le receveur », explique-t-elle.
J'avais une cicatrice de 5 cm, comme une signature, un rappel du geste que j'ai fait.
Le retour chez elle est aussi un défi. « Je n'avais pas de lit médicalisé, me lever la nuit était difficile. Mais je n'ai jamais regretté. »
Un lien transformé et un engagement qui continue
Si ce don a transformé la vie de Jacqueline, il a aussi marqué Jocelyne à jamais. « Mon alimentation a changé, je fais plus attention. Mais surtout, ma foi est encore plus forte. »
Leur relation, elle, évolue avec pudeur et respect mutuel. « On n'est pas l'une chez l'autre tous les jours, mais si l'une a besoin, l'autre sera là. » Jacqueline, reconnaissante, ne trouve pas de mots assez forts :
Faire un don, c’est sauver une vie. Si c’était à refaire, je le referais sans hésitation. Si on peut ouvrir une fenêtre d’espoir à quelqu’un, pourquoi pas ?
Jacqueline, elle, témoigne dès qu'elle le peut. « Je parle de greffe partout où je vais. C'est un miracle, une seconde naissance. »
Deux ans après, Jocelyne Thoron et Jacqueline Randolph partagent une expérience qui les a transformés. Une histoire de don, de foi et de vie, qui résonne particulièrement en cette Semaine du rein.