Un colloque pour aider les acteurs de la vie économique guyanaise face aux difficultés

Ce vendredi matin, les professionnels du droit en Guyane ont organisé un colloque intitulé "les acteurs de ma vie économique en Guyane face aux difficultés". Ils souhaitent, par cette rencontre, apporter leur soutien aux chefs d’entreprises guyanais sur le plan juridique et administratif.

Quand la justice vient en aide à l’économie guyanaise. Ce matin, le Tribunal de commerce et le Tribunal judiciaire de Cayenne ont convié les acteurs de la vie économique guyanaise à un colloque sur les difficultés qu’ils pourraient rencontrer. Cette rencontre survient alors que les aides Covid de l’Etat touchent à leur fin et que les commerces risquent d’être fragilisés par les impacts de la crise sanitaire. Pour sensibiliser les dirigeants à ces questions et prévenir les complications, des juristes et spécialistes du droit sont intervenus tout au long de la matinée au Campus Troubiran, dans le grand amphithéâtre.

Les sujets tels que "la mise en œuvre de dispositifs amiables" ou "la saisine du tribunal de commerce, mesure de gestion et de soutien face aux difficultés" ont été abordés avec les participants. Ces derniers ont également pu échanger avec les intervenants : des avocats du barreau de Guyane, le procureur de la République adjoint près du tribunal judiciaire de Cayenne, des professeurs spécialisés en droit et économie, ainsi que des maîtres de conférences. Des ateliers sur les procédures collectives ont également lieu dans l’après-midi.

Des solutions avant de déposer le bilan

Les entreprises guyanaises peuvent déposer le bilan pour diverses raisons. Me Muriel Prévot, avocate au barreau de Guyane, est spécialisée en droit des affaires. Elle explique que les problèmes de trésorerie peuvent être l’une des causes de faillite. Les charges fiscales et les facteurs peuvent engendrer des surcoûts pour les entreprises. "A ce moment-là, vous ne pouvez plus faire face avec ce que vous avez en caisse. Elles n’ont pas d’autre choix que de déposer le bilan, d’ailleurs c’est une obligation légale", explique l’avocate.

"A partir du moment où vous n’arrivez pas à payer vos charges, ou les salaires, ou encore les fournisseurs, ça veut dire que quelque chose ne va pas", prévient Me Prévot. Les chefs d’entreprises doivent alors demander de l’aide. Justement, des dispositifs existent. "On peut mettre en place ce qu’on appelle une conciliation", explique-t-elle. "Dans ce cas-là, un professionnel est nommé par le président du tribunal pour accompagner le chef d’entreprise. Ce mandataire va négocier avec le créancier pour trouver une solution", indique l’avocate.

L’économie guyanaise face à la crise sanitaire

En Guyane, les effets de la crise sanitaire ont été moins conséquents que dans les autres régions de France, selon un constat de l’Insee. L’organisme explique cet effet par trois facteurs. Tout d’abord, la mise en place des mesures sanitaires n’a pas impacté les emplois, malgré la baisse d’activité économique. Par ailleurs, "la Guyane étant en expansion démographique, ses besoins en équipements soutiennent le niveau d’investissement et diminue les effets de la baisse d’activité", lit-on sur le site de l’organisme. Enfin, la place importante du secteur public a amorti le choc des répercussions subies par le privé.

En effet, ces structures ont été touchées par la crise puisque les restaurants, commerces et autres organismes de loisirs ont dû arrêter leurs activités pendant les périodes de confinement. L’activité économique a diminué de 25% dans la période de mai à mars 2020. Les ménages ont ralenti leur consommation de 22% à ce moment. Par conséquent, le PIB du département a baissé de 4% cette année-là, alors qu’il avait augmenté de 4,3% en 2019. Si les commerces ont pu survivre, c’est principalement grâce aux soutiens financiers versés par l’Etat.