Un lycéen menace de mort son professeur s'il n'obtient pas une bonne note

Les élèves du lycée Raymond Tarcy se retrouvent hors des salles, les enseignants en quête de sécurité.
Ce mercredi 15 janvier, au lycée Raymond-Tarcy de Saint-Laurent-du-Maroni, un élève de CAP a mimé une exécution en classe, déclarant à trois reprises que s'il n'obtenait pas une bonne note, il passerait à l’acte. Le SE-UNSA Guyane dans un communiqué condamne fermement cette scène glaçante.
La sortie des cours des élèves du lycée Raymond Tarcy effectuée dans le calme à 12h30

Un nouvel incident violent vient marquer le lycée Raymond-Tarcy à Saint-Laurent-du-Maroni. Un lycéen de CAP aurait menacé un enseignant de lui tirer une balle dans la tête si une bonne note ne lui était pas attribuée. Selon le SE-UNSA Guyane, qui a publié un communiqué dans la soirée, l’élève aurait mimé la scène en classe devant ses camarades, répétant à trois reprises ses propos menaçants.

Un contexte de tensions croissantes

Le lycée Raymond-Tarcy, dépourvu de direction en raison de l'absence du proviseur et de son adjoint, se retrouve en pleine crise. L'enseignant concerné a porté plainte et l’élève a été placé sous mesure conservatoire, en attendant son conseil de discipline. Cette affaire, qui illustre une fois de plus la montée de la violence en milieu scolaire, a profondément choqué l’équipe pédagogique et les élèves présents en classe au moment des faits.

Le SE-UNSA tire la sonnette d’alarme

Dans son communiqué, le SE-UNSA Guyane dénonce un "événement d’une gravité extrême", rappelant qu’il s’inscrit dans un climat général de violences répétées. Emmanuel Octavie, secrétaire général du SE-UNSA Guyane, alerte : 

Ce n’était pas une blague. L’enseignant, mais aussi les élèves, ont été profondément choqués par cette menace. Nous devons agir rapidement pour que de tels actes ne se reproduisent plus.

Depuis deux ans, le SE-UNSA a signalé au moins cinq incidents graves dans cet établissement, incluant des menaces de mort, des bagarres généralisées, et même des incendies volontaires. Pour Emmanuel Octavie, ce contexte est symptomatique d’une violence sociale plus large :

Quand la société devient violente, la jeunesse reproduit cette violence. Les élèves sont souvent le miroir de ce qu’ils vivent chez eux.

 

Quatre revendications principales 

Le SE-UNSA Guyane demande une réponse ferme et immédiate face à cet acte. Le syndicat formule quatre revendications claires : 

  1. Des sanctions exemplaires pour l’élève impliqué. 
  2. Une protection renforcée pour le personnel éducatif, incluant une présence accrue de médiateurs et, si nécessaire, des forces de l’ordre.  
  3. Un accompagnement psychologique pour l’enseignant concerné, les élèves et leurs familles.  
  4. La mise en place d’un plan global de prévention contre la violence en milieu scolaire.

Une mobilisation en cours

En réaction, plusieurs enseignants du lycée Raymond-Tarcy envisagent de se réunir ce jeudi 16 janvier pour discuter des actions à mener et sensibiliser les autorités locales et la population à la gravité de la situation. Par ailleurs, aujourd'hui une rencontre est prévue entre le SE-UNSA et un représentant de la sous-préfecture de Saint-Laurent-du-Maroni pour réaffirmer l’urgence d’un plan de sécurité global. 

Emmanuel Octavie insiste également sur l’importance de renforcer l’accompagnement à la parentalité :  

Il est crucial de travailler avec les familles pour leur apprendre à transmettre des valeurs de respect envers l’école. L’éducation est une co-responsabilité.

Une crise qui appelle à des réponses concrètes 

Cet incident souligne une fois de plus les défis auxquels font face les établissements scolaires de Saint-Laurent-du-Maroni. Dans une région marquée par la circulation d’armes et de stupéfiants, le SE-UNSA appelle les autorités à mettre en œuvre les 13 propositions déjà formulées pour améliorer la sécurité des écoles en Guyane.  

Alors que le personnel éducatif se mobilise, l’enseignant concerné reste dans un état de choc. Le SE-UNSA réaffirme son soutien indéfectible à cet enseignant et à tous les personnels confrontés à une violence grandissante.