Vague de braquages à Saint-Laurent du Maroni : la communauté chinoise particulièrement ciblée.

Commerçant chinois visionnant, une agression sur les images de caméra de sécurité
Une montée sans précédent des braquages inquiète la ville de Saint-Laurent du Maroni, avec une attention marquée envers les commerçants chinois. L'insécurité grandit, et la population, ainsi que les autorités, réclament des mesures.
Ce libre service est l'un des derniers à être braqué récemment.

Depuis quelques semaines, un climat d'insécurité prédomine à Saint-Laurent du Maroni. Les braquages, dont l'intensité et la fréquence n'avaient jamais été aussi élevées, sèment la panique parmi les commerçants, notamment ceux de la communauté chinoise.

Le président des commerçants chinois et un confrère, visionnant, visages tendus, une vidéo de braquage violent, reflet de l'insécurité à Saint-Laurent du Maroni.


Une communauté chinoise sous le choc

La communauté chinoise se trouve particulièrement touchée par ces actes malveillants. Des vidéos de braquages circulent parmi eux, instaurant une peur constante. Alain Chung, président de l'association chinoise, exprime son inquiétude face à cette montée en flèche de la violence. "En 25 ans, je n'ai jamais vu une telle situation : trois à quatre braquages par semaine, malgré le travail acharné des gendarmes avec lesquels nous collaborons étroitement. Je souhaite que le public prenne pleinement conscience de cette gravité inédite. Plutôt que de renforcer nos effectifs, on nous les a réduits, ce qui ne correspond pas à la réalité du terrain. Nous avons désormais besoin que les responsables à Paris interviennent pour nous aider à combattre ce fléau plus efficacement.", témoigne-t-il.

Sur les trottoirs et dans les lieux publics, le ressenti de l'insécurité des habitants n'est guère différent

Réactions et attentes face à la crise

Sur les trottoirs et dans les lieux publics, le ressenti des habitants n'est guère différent. L'inquiétude est palpable. Un passant suggère

Faudrait imposer la fermeture plus tôt des commerçants et plus de patrouille

Quant à certains commerçants, ils préfèrent désormais travailler portes closes, par peur des agressions.

Je suis obligé de travailler dans ma boutique les portes verrouillées, quand on frappe je regarde avant qui frappe à la porte du magasin avant d’ouvrir par peur de faire l’objet d’agression, confie l'un d'eux.

Des enquêtes de la gendarmerie sont en cours et des initiatives sont mis en place pour y faire face à la situation

Les autorités, conscientes de l'urgence de la situation, ont pris des initiatives pour y faire face. Le commandant de la Gendarmerie de Saint-Laurent du Maroni déclare : " Nous avons totalement réorienté nos services. Plusieurs patrouilles sont mises sur le terrain pour lutter contre ce phénomène. Nous continuons de travailler de concert avec le président des commerçants chinois pour prodiguer des conseils de sûreté. Nous mettons d'ailleurs toujours à leur disposition notre référent sûreté pour les aider. "

Dans ce climat tendu, tous attendent des mesures concrètes et durables. L'arrivée prochaine de Philippe Vigier, Ministre délégué chargé des Outre-mer, pourrait, espèrent-ils, apporter des solutions à cette situation alarmante.