Le monde professionnel, les politiques, les pêcheurs, les anomynes tout le monde reconnait unanimement l'engagement du regretté Georges-Michel Karam, président en activité du Comité des pêches maritimes emporté par la maladie.
Une connaissance de la Guyane sur la terre comme en mer
Ce père de 6 enfants était un amoureux de la pêche et de la chasse raconte l'un de ses fils, Wender Karam, aujourd'hui, professeur des écoles à Saint-Laurent et cadre politique :
C'était un homme passionné, il aimait profondément ce qu'il faisait. Il aimait la chasse, la pêche. Il nous a initié très tôt à ses propres passions puisqu'on le suivait dans ses déplacements tout petits. C'est lui qui m'a appris à pêcher, à chasser. Je l'en remercie car cela m'a permis de découvrir la Guyane très tôt, de connaître ses facettes cachées. Lorsque l'on habite à Cayenne on ne peut connaître toutes ces criques, cette forêt, les animaux, tout ce que la Guyane cache.
Wender évoque les multiples parties de chasse en compagnie des amis du village Organabo. Des moments que les enfants adoraient car toujours remplis d'histoires un peu surnaturelles qui les émerveillaient.
Mon père racontait bien les histoires. Nous on aimait cela et on suivait avec délectation.
Georges-Michel demandait à ses enfants de se réveiller à 2h du matin, s'ils voulaient aller à la chasse. C'est ainsi que ses fils et lui ont parcouru les pistes dégagées par les forestiers. Wender précisant :
Nous avons vu, au fur et à mesure, l'ONF s'emparer des pistes, les barrer. Il se révoltait contre ces barrages que parfois il démontait... C'était lui, un vrai guerrier, un dur à cuir qui ne se laissait pas faire...
Le pêcheur devient un militant pour le développement de la pêche guyanaise
Son engagement officiel au service de la pêche a commencé après ses 40 ans précise Wender Karam. Georges-Michel était déjà pêcheur mais voyant la situation se dégrader sur mer avec l'envahissement progressif des zones françaises par les pêcheurs brésiliens et surinamais pillant sans vergogne les ressources, il a pris des responsabilités. Déjà, précise le jeune homme, il s'était révolté contre le draguage du fleuve Kourou pour le compte du CNES alors que ce fleuve disait-il " était une pouponnière à petits poissons " comme tous les fleuves de Guyane dont il fallait prendre soin :
Mon père s'était rendu compte que même s'il parlait aux politiciens, aux préfets ou aux ministres, ils écoutaient toujours mais ne traduisaient pas en actions ce qu'il réclamait.
Georges-Michel Karam était accompagné des pêcheurs dont il était le porte-parole en tant que Président du Comité régional des pêches. Lui même était devenu capitaine après avoir suivi les formations adéquates et de cela, se souvient ému son fils, il en était très fier. Mais rappelait Wender à son père :
S'il mène le combat sans le soutien des politiciens cela sera très difficile car les institutions ne sont que les bras armés d'une politique nationale. Elles ne peuvent rien faire d'autre que ce qui leur est demandé. Pourtant, il n'a jamais baissé le ton et a essayé d'user de stratégies parallèles. En tout cas, il a combattu et j'espère que pour d'autres cela aura servi d'exemple même si le combat n'a pas été gagné de son vivant... Lui a planté les graines, on espère qu'elles deviendront de beaux arbres.
Georges-Michel Karam sera inhumé le 5 octobre au cimetière de Cayenne.