Zoothérapie en Ehpad : des chiens pour réchauffer les cœurs à Saint-Laurent-du-Maroni

« Avec ces chiots, je me sens bien », confie cette résidente, savourant ce moment de quiétude.
L’Ehpad de Saint-Laurent-du-Maroni a accueilli ce 7 février, sa première séance de zoothérapie, organisée par Entre Chiens Chats du Maroni. Des chiots issus de sauvetage ont apporté réconfort et sourires aux résidents, ravivant souvenirs et émotions à travers le contact animal.

Caresser un chiot, sentir la chaleur de son pelage, observer son regard curieux… Pour les résidents de l’Ehpad, ce simple contact a suffi à éveiller des émotions profondes. Certains ont retrouvé le sourire, d’autres ont évoqué des souvenirs lointains, comme cette dame qui s’est rappelée son grand chien noir d’antan.

Encouragé par le personnel, ce résident surmonte son hésitation et découvre le plaisir du contact animal.

« On voulait que cette première approche soit douce et rassurante. En Guyane, tout le monde n’a pas l’habitude des chiens, alors les chiots nous ont semblé être le meilleur choix », explique Sylvie Duvivier, présidente de l’association. L'objectif est simple : créer du lien, raviver des sensations et rompre l’isolement.

Une résidente et une jeune bénévole partagent un instant de bonheur autour d’un chiot affectueux.

Des chiens rescapés pour une mission sociale
Les animaux présents ce jour-là ne sont pas issus d’élevages. Tous sont des chiens de sauvetage, pris en charge par Entre Chiens Chats du Maroni avec le soutien de la mairie et de la police municipale.

Sylvie Duvivier, présidente de Entre Chiens Chats du Maroni, à l’initiative de cette séance de zoothérapie.

Nous travaillons en étroite collaboration pour extraire ces chiens de la rue, les soigner et les socialiser avant de leur trouver une famille d’accueil ou un adoptant

détaille Sylvie Duvivier.

Ces chiens, avant d’être introduits dans un environnement médicalisé, suivent un protocole sanitaire rigoureux, incluant vaccins et suivi vétérinaire. « Nous veillons à ce qu’ils soient parfaitement adaptés pour interagir avec les résidents », ajoute-t-elle.


Une expérience qui touche aussi les bénévoles
Parmi les participants, Anastasia, famille d’accueil pour l’association, a vécu une expérience marquante :

Anastasia, famille d’accueil, veille sur ces chiots qu’elle socialise avant adoption.

Voir la joie dans les yeux des résidents en touchant ces chiots, c’était magique. Certains étaient d’abord hésitants, puis ils se sont détendus et ont commencé à les caresser avec un sourire éclatant

Même émotion du côté de Charlie, jeune bénévole venu avec les chiots :

Charlie, fière de faire découvrir ses chiots aux résidents, participe activement à cette séance.

C’est bien de leur apporter un peu de bonheur. Certains voulaient les prendre sur leurs genoux, on voyait qu’ils étaient contents

confie-t-il, ravi de cette première expérience.


Un projet appelé à se renouveler
Si cette séance était une première, elle ne devrait pas être la dernière. L’association espère instaurer ces visites de manière régulière, avec pourquoi pas d’autres animaux. « On pourrait amener des lapins, des chatons, voire un dalmatien adulte parfaitement éduqué pour ce type d’interaction », imagine Sylvie Duvivier.

En caressant le chiot, cette résidente retrouve un geste familier, entouré du personnel attentif.

En attendant, cinq nouveaux chiens partiront bientôt en métropole, grâce au partenariat avec la SPA de Paris, pour être adoptés dans de bonnes conditions.


Une parenthèse de bien-être
Pour Georges Barduri, l’un des résidents présents, cette rencontre lui a rappelé ses propres chiens de chasse.

Georges Bardury, résident, se remémore ses souvenirs de chasseur en découvrant les chiots.

Je les dressais moi-même… Ces chiots sont mignons, mais ils ne seront jamais des chiens de chasse

sourit-il, entre nostalgie et amusement. Pourtant, le simple fait de les toucher lui a procuré un instant de bien-être.

Loin d’être un simple divertissement, la zoothérapie démontre ici toute sa puissance : apaiser, reconnecter, faire renaître des souvenirs. Une initiative que tous, résidents comme organisateurs, espèrent voir perdurer.