Des rayons vides. Plus d’antibiotique, de Ventoline, ou encore de Doliprane. L’unique pharmacie de Maripasoula fait face à une pénurie alarmante de médicaments. Hier, mercredi 15 janvier, elle a fermé ses portes une demi-journée pour tirer la sonnette d'alarme.
Une carence totale
"Nous sommes en carence totale de médicaments, nous n’avons plus d’antipyrétiques pédiatriques, plus d’insuline rapide et lente, plus de doliprane, plus de Ventoline", déplore le docteur Christophe Martinez.
La santé des habitants prise en otage
La situation est dramatique pour les habitants de la zone. "De Loca à Pidima, leur santé est prise en otage", poursuit le docteur Christophe Martinez.
À tous moments un enfant peut convulser car il n’y a plus d’antipyrétiques pédiatriques, un asthmatique peut être évasané car il n’y a plus de Ventoline. Au niveau des diabétiques, on peut avoir des comas et en l’absence d’antibio, on peut avoir tous types d’infections, c’est la vie qui est en jeu.
Dr Christophe Martinez
Neuf jours sans livraison
Aujourd’hui, le pharmacien est au bord de la fermeture. Son officine n’a pas été approvisionnée depuis neuf jours alors qu’en temps normal, la pharmacie est livrée deux fois par jour.
Des difficultés d’approvisionnement liées au fret
Selon le gérant de la pharmacie de Maripasoula, ces difficultés d’approvisionnement sont liées au fret, et tous ses médicaments sont "bloqués à Cayenne". "Cela est due au fait que la CTG donne un marché à Guyane Fly qui doit sous-traiter avec la GSAF, la société entreposant le fret, sauf qu’il y a un mécontentement entre les deux parties", avance le docteur Christophe Martinez.
"Lors de la sécheresse, avec le plan ORSEC, on a déjà vu des avions Casa de l’armée arriver avec à l’intérieur plus de bières que de médicaments, ajoute-t-il. En plan ORSEC, j’ai juste eu deux livraisons de médicaments. Les gens qui gèrent cela devraient avoir plus de conscience par rapport à nous".
Entre colère et désarroi, le gérant de l'unique pharmacie de Maripasoula espère une intervention rapide des autorités face à l'urgence de la situation.
La reprise du fret aérien est annoncé
En fin de journée, la CTG a publié un communiqué pour annoncer "la reprise du fret aérien vers les communes de l'intérieur". Une "médiation a permis d'aboutir à un terrain d'entente" sur le "différend entre la société GSAF (transitaire qui assurait la réception et la préparation des colis) et la compagnie Van Air / Guyane Fly". Ce différend "a interrompu depuis hier, mercredi 15 janvier 2025 la prise en charge à l’aéroport Felix Eboué du fret à destination des communes de l’intérieur", écrit la CTG ce jeudi soir.