Lundi 10 mars un épisode pluvieux important mais pas exceptionnel a touché le littoral provoquant des inondations dans certaines communes et la problématique de la gestion des eaux pluviales revient sur le devant de la scène. La CACL qui assure la compétence de l’assainissement sur l’ensemble de son territoire qui comprend 6 communes (Cayenne, Matoury, Rémire-Montjoly, Macouria, Montsinéry-Tonnégrande et Roura) a lancé sa campagne afin que les particuliers signalent les zones inondées.
Thierry Elibox, 8e vice-président de la CACL, apporte son éclairage. La mission première de la collectivité explique-t-il est de gérer des zones généralement inondées et de faire en sorte que les eaux stagnantes s’évacuent le plus rapidement possible par des exutoires, des bassins structurants qui peuvent, aussi, être des criques ou tout simplement la mer selon leur emplacement.
Cette compétence est passée des mairies à la communauté d’agglomération en 2021. Un budget spécifique a été mis en place mais souligne l’élu, il est constant : « Nous fonctionnons à budget constant (environ 7 à 8 millions d’euros), s’il doit évoluer cela sera à travers une taxe. Pour le moment ce n’est pas le cas. Nous faisons des prêts et travaillons avec les banques et avec des programmes de travaux financés par l’Etat…)
L’entité fonctionne sur un programme de travaux pour les vingt prochaines années. Le conseiller rappelle que la Guyane, d’une manière générale, souffre d’un sous dimensionnement de ses réseaux. Actuellement sur le territoire de la CACL, il faut reprendre ces réseaux, commune par commune :
« Nous nous occupons uniquement des canaux transférés par les communes, sur les axes routiers ce sont l’Etat et la CTG qui ont les compétences. »
Un transfert de compétence lourd à mettre en œuvre
Parmi les difficultés rencontrées pour ces aménagements, l’accès à des terrains privés pour lesquels la concertation avec les particuliers est obligatoire notamment pour permettre les accès aux exutoires et ainsi les entretenir. Cela nécessite aussi une bonne connaissance des territoires et des points sensibles par les agents afin d'anticiper correctement sur les travaux à réaliser.
Des programmes ont été mis en place, des études hydrauliques réalisées selon un schéma clairement défini et il faut trouver les fonds nécessaires pour le mettre en œuvre : « Il y a maintenant des discussions avec les fonds européens et l’Etat à travers le fonds Barnier… »
Outre les canaux, il y a nécessité de créer des bassins de rétention dans les grosses zones urbaines. Cela implique un meilleur contrôle de l’urbanisation, des nouvelles opérations immobilières qui doivent s’inscrire un cadre clairement défini intégrant les contraintes fortes d’assainissement.
La prise en compte des besoins des particuliers
Si la CACL a récupéré la compétence de l’assainissement, il n’en demeure pas moins qu’elle travaille essentiellement à un schéma global qui s’anticipe et se met en action selon un plan pluriannuel.
En situation de crise, notamment d’inondations chez des particuliers la CACL n’intervient pas et cela est bien spécifié dans son annonce sur son site internet. L’usager informe les services de sa situation qui ainsi sera connue et pour laquelle éventuellement une intervention pourrait être planifiée sur une carte recensant tous les points sensibles. Cette cartographie constitue la base de travail qui permet de traiter globalement une zone sensible subissant des inondations. Un traitement qui n’est donc pas immédiat pour l’usager en difficulté.
En cas d’urgence il fait appeler les pompiers et les services de la mairie. Ce 10 mars, la commune de Rémire-Montjoly a été particulièrement touchée par l’épisode pluvieux matinal qui a provoqué plusieurs inondations :
Le 1er adjoint au maire, Serge Félix précise les modalités d’intervention qui s’appliquent :
« Hier, il y avait conjonction de pluie avec une forte marée, nous sommes intervenus en urgence et la CACL nous remboursera les frais engagés pour l’intervention qui a nécessité le recours à une entreprise. Même si la CACL a la compétence, nous travaillons en étroite collaboration car elle n’aura jamais les moyens d’intervenir en même temps dans les 6 communes et nous devons être là pour nos administrés.»
Et de rappeler que la commune verse une contribution budgétaire de plus d’1,2 million d’euros pour abonder le budget de la CACL et lui permettre d'assumer ses missions en matière d’assainissement des eaux pluviales.