Des voitures brûlées sont encastrées dans l’œuvre, comme un prolongement de la toile peinte. Banlieues, de Rouby, témoigne des événements qui ont secoué les banlieues franciliennes durant l’année 2005. Des compositions comme celles-ci, l’exposition proposée au Centre Pagaret, de Rémire-Montjoly en regroupe plusieurs, mélange de peinture, de dessin et de collage.
Voilà 12 ans que Rouby réside en Guyane. Arrivé après un séjour en Polynésie, le professeur d’éducation physique a pris sa retraite il y a deux ans. Cette exposition, c’est la première qu’il présente. Il faut dire que durant des années, il n’a pas peint. À la faveur d’un passage dans l’Hexagone, il a récupéré ses anciens tableaux ce qui l'a replongé dans une dynamique créatrice.
Ses dernières œuvres, il les expose ici, avec quelques créations plus anciennes. Le point commun de la plupart ? Une mise en lumière de certaines problématiques qui interpellent : la place de l’apparence, le conflit israélo-palestinien, l’absurdité d’un monde qui ferme les yeux sur la misère des autres... Des sujets qu’il puise dans l’actualité autour de lui.
« Ce n’est pas un regard neutre, reconnaît Rouby. Forcément, je retranscris les choses à travers mon filtre et je pose un questionnement ». Au-delà de l’esthétisme des œuvres, cette interpellation est intéressante. Elle pousse le public à s’interroger sur ses propres représentations voire ses actions… ou ses non-actions. « Il ne s'agit pas d'un regard pessimiste. C’est un devoir de mémoire, une prise de conscience pour s’orienter vers un changement et rester positif. S’il y a une réflexion derrière, c’est un progrès dans la pensée. »