Un renforcement de la concertation entre la Guyane et le Suriname sur la gestion des fleuves frontières

Riad Nurmohamed, ministre des transports du Suriname, Patrick Lecante président de Bioplteaux, Jean-Paul Fereira 1er VP CTG et Nicolas de Lacoste, ambassadeur de France au Surinamee
Parvenir à une gestion concertée des fleuves Maroni et Oyapock, c’est l’objectif du projet « Bio-plateaux », qui fédère le Suriname, la Guyane et l’Amapa. Après la conférence qui s'est tenue à Paramaribo au mois de novembre 2024, une autre réunion a eu lieu ce 19 janvier à Montsinéry-Tonnégrande avec Riad Nurmohamed, ministre des Travaux Publics du Suriname.

Gérer les fleuves frontaliers de la Guyane en renforçant la concertation avec les voisins : pour y parvenir, l’équipe du projet Bio-plateaux propose de créer un « Groupement de coopération territoriale », pour fédérer les Etats concernés sur ce thème.

Un projet soutenu par tous les partenaires

À cet effet une réunion était organisée à la mairie de Montsinéry-Tonnégrande ce 19 janvier présidée par le maire, Patrick Lecante également président du Comité de l’Eau et de la Biodiversité.
Jean-Paul Fereira, premier vice-président de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG), et l’ambassadeur de France au Suriname, Nicolas de Lacoste étaient à ses côtés. 

Pour Patrick Lecante ce groupement paraît une solution pertinente :

"Cela me semble une bonne idée, une façon à construire pas à pas cet organisme de bassin transfrontalier parce que c'est ce que nous impose la directive-cadre de l'Europe sur l'eau qui est en Guyane notre cadre réglementaire législatif. C'est un bon modèle, mettons-le en place avec nos partenaires surinamais et brésiliens."

Sans se prononcer sur la forme de l’outil, le représentant du Suriname, Riad Nurmohamed, ministre des Travaux Publics du Suriname défend la pérennité de la gestion concertée du Maroni :

" Étant donné que nous avons la forêt et les eaux en commun, nous avons besoin que ce projet continue, car nous devons voir comment le fleuve et les eaux changent, pour informer les habitants."

Se donner les moyens de signer l'accord de création lors de la COP 30

Selon l’ambassadeur de France à Paramaribo, Paris soutient cette coopération, tout en appelant à la ratification par le Suriname de l’accord sur la frontière :

" Malheureusement le Suriname n'a toujours pas reconnu la frontière entre la France et le Suriname. Un document qui a été signé le 15 mars 2021. Il y a encore beaucoup d'étapes. Tout ce qui concerne les frontières c'est toujours très sensible. Donc ce groupement est une excellente idée. Il faudra regarder dans les détails ce que cela implique."

L’équipe projet propose à terme un outil de coopération notamment pour produire et partager des données sur la qualité de l’eau, les déchets et la pollution en écartant les sujets régaliens, tels les pouvoirs de police. Reste aussi à s’entendre sur les moyens à mettre en place rappelle le 1er vice-président de la CTG, Jean-Paul Fereira :

"Il faudra de toutes les façons nous concentrer aussi bien côté surinamais que français et plus tard côté Amapa sur les moyens dédiés à ce projet Bio-plateaux et dans sa phase de mise en œuvre effective les prochains mois."
Pour Jean-Paul Fereira, il conviendrait de signer l'accord de création de cette structure à la COP 30 à Belém en novembre prochain.