Handball : "Air France" alias le Réunionnais Daniel Narcisse se pose pour de bon

A 37 ans, le handballeur Daniel Narcisse va prendre sa retraite internationale en fin de saison.
A 37 ans, le handballeur Daniel Narcisse va prendre sa retraite internationale en fin de saison. Pilier des "Expert", le Réunionnais affiche un palmarès impressionnant. Portrait.
Daniel Narcisse et les Bleus, c'est (presque) terminé. "Air France", surnommé ainsi pour sa détente vertigineuse, a officialisé mardi 21 mars sa retraite internationale en fin de saison, moins de deux mois après un dernier voyage doré lors du Mondial en France.

Regardez l'interview de Daniel Narcisse qui revient sur sa décision d'arrêter sa carrière internationale
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37 ans, 309 sélections

Sa décision n'est pas une surprise. A 37 ans, l'arrière volant aux 309 sélections hésitait à prolonger l'aventure, alors même que les sélectionneurs Didier Dinart et Guillaume Gille, l'encourageaient à poursuivre jusqu'au prochain Championnat d'Europe, en janvier 2018 en Croatie. Mais avec neuf médailles d'or à son palmarès - 2 olympiques (2008, 2012), trois  européennes (2006, 2010, 2014) et quatre mondiales (2001, 2009, 2015, 2017) – le Réunionnais n'avait plus rien à prouver depuis longtemps sous la tunique tricolore.

Regardez ce portrait de Daniel Narcisse datant de 2008 :

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Elément essentiel des Experts

Minot dans la bande des "Costauds" lors du première sacre planétaire à Paris il y a seize ans, il est ensuite devenu un élément essentiel de l'armada des "Experts" aux côtés de Nikola Karabatic et de son inséparable ami Thierry Omeyer, qui a aussi tiré sa révérence mardi.
 
Ensemble, les stars tricolores ont tout gagné --et plusieurs fois-- et fait de la France, l'équipe masculine la plus prolifique de l'histoire. Des campagnes triomphantes, Narcisse n'en aura finalement manqué qu'une seule, lors du Mondial-2011 en Suède, à cause d'une blessure au genou gauche (rupture du ligament croisé antérieur).
 

Vitesse et agilité

Complémentaire avec le rouleau compresseur Karabatic sur les postes d'arrière gauche et demi-centre, l'enfant de la Réunion, arrivé en métropole à 18 ans, à Chambéry, s'est distingué par sa vitesse d'exécution, son agilité féline et son jump comparé au décollage d'un avion.
 
Lors des dernières campagnes, l'encadrement tricolore avait choisi de le préserver, au regard de son âge, et de s'en servir davantage comme d'un joker de luxe. En août, lors des jeux Olympiques de Rio, le meilleur joueur de l'année 2012 – équivalent du Ballon d'or au hand - a tenu le rôle avec excellence, donnant l'impression de pouvoir tenir le choc encore quelques années.
Thierry Omeyer et Daniel Narcisse.
 

Le torero de Rio

"Les autres sont là pour affaiblir le taureau et lui, il est plutôt précis dans la mise à mort", avait même dit l'ancien sélectionneur Claude Onesta après un festival (7 buts) lors des quarts de finale contre le Brésil. C'était avant un chef-d'oeuvre en demi-finale face à l'Allemagne (29-28), mise au supplice par ses 7 buts dont un nouveau numéro de torero à quelques secondes de la fin qui avait délivré le camp français.
 
Après la finale perdue à Rio contre le Danemark (28-26), le Mondial en France sonnait comme la "der des ders" pour l'un des deux derniers rescapés, avec Omeyer, du sacre de 2001 à Bercy.
 

Gagner la C1 avec Paris

Le 29 janvier, toujours au POPB, le capitaine du Paris SG et son compère ont réussi la prouesse d'être sacrés champions du monde deux fois en France à seize années d'intervalle. Sans faire partie des joueurs les plus en vue, Narcisse est tout de même resté un pilier.
 
Mais l'émergence de jeunes talents à son poste, comme Timothey Nguessan et surtout son digne successeur Mathieu Grébille - forfait lors du Mondial - l'ont convaincu qu'il pouvait laisser l'équipe de France en de bonnes mains, avec le sentiment du devoir accompli. Car ce tireur d'élite, qui prépare sa reconversion d'entraîneur, sait aussi être altruiste. "Il est capable de prendre le ballon et de faire la différence tout seul mais il sait aussi faire briller ses partenaires", expliquait avant le Mondial Omeyer, également son partenaire au PSG.
 
Comme lui, Narcisse a prolongé avec le club parisien d'une saison jusqu'en 2018. Ils espèrent le mener vers une première victoire en Ligue des champions, après l'avoir remportée deux fois ensemble à Kiel en Allemagne (2010, 2012, quatre titres au total pour Omeyer). Ce sera peut-être dès cette année. Ils pourraient alors tranquillement préparer leur après-carrière.
 
Narcisse en quelques chiffres
Date de naissance: 16 décembre 1979
Taille: 1,89 m
Poids: 93 kg
Club actuel : Paris SG (2013 - fin de contrat en 2018)
Clubs précédents : Le Chaudron puis Joinville à la Réunion (1995-1998), Chambéry
(1998-2004), Gummersbach (2004-2007), Chambéry (2007-2009), Kiel (2009-2013)
Nombre de sélections en équipe de France: 309 sélections (930 buts)
Débuts internationaux : 9 janvier 2000 contre l'Islande
Palmarès international : JO - 2 médailles d'or (2008, 2012), 1 médaille d'argent (2016) Mondial - 4 titres (2001, 2009, 2015, 2017), 2 médailles de bronze (2003, 2005) Euro - 3 titres (2006, 2010, 2014), 1 médaille de bronze (2008)
Palmarès en club : Ligue des champions - 2 titres (2010, 2012 avec Kiel) Championnat du monde des clubs (Superglobe) - 1 titre (2011 avec Kiel)
Championnat de France - 3 titres (2001 avec Chambéry, 2015 et 2016 avec le PSG) Coupe de la Ligue - 1 victoire (2002 avec Chambéry) Coupe de France - 3 trophées (2007 avec Chambéry, 2014 et 2015 avec Paris) Trophée des champions - 3 victoires (2014, 2015, 2016 avec Paris) Championnat d'Allemagne - 3 trophées (2010, 2012, 2013 avec Kiel) Coupe d'Allemagne - 3 titres (2011, 2012, 2013 avec Kiel) Supercoupe d'Allemagne: 1 victoire (2013)
Distinctions individuelles : Meilleur joueur du monde (2012) Meilleur arrière gauche des JO-2008