La Polynésie française commémore ce samedi le premier essai nucléaire à Moruroa, nommé Aldébaran, réalisé le 2 juillet 1966. La France en fera 193 autres dans l'archipel.
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Cent quatre-vingt-treize essais nucléaires, d'abord aériens puis souterrains, ont été réalisés en Polynésie dans les atolls de Moruroa et Fangataufa, dans l'archipel des Tuamotu, en Polynésie française, pour permettre à la France de se doter de cette arme de dissuasion. Les campagnes de tirs ont été interrompues en 1991, avant de reprendre pour quelques mois, suscitant l'indignation internationale, en 1995 à l'initiative du président Jacques Chirac.
Les militants anti-nucléaires, regroupés dans l'association 193, ont invité à cette commémoration plusieurs spécialistes de la question nucléaire et un ancien maire de Hiroshima, Tadatoshi Akiba. "Partout où il y a eu des essais nucléaires ou une catastrophe nucléaire, comme à Hiroshima ou Fukushima, on voit le même déni s'installer : toutes les grandes nations mettent en place un système qui retarde la connaissance de la vérité", a déclaré à l'AFP le Père Auguste Uebe-Carlson, président de l'Association 193.
Les associations craignent que ces promesses de l'Etat soient oubliées si elles n'aboutissent pas avant la fin du quinquennat. Elles regrettent aussi que l'Etat n'ait jamais "demandé pardon", même si François Hollande avait reconnu que la Polynésie avait "droit à réparation".
Pour Roland Oldham, le président de Moruroa e Tatou, qui regroupe les vétérans des sites d'expérimentations, "sur les 1.000 dossiers examinés par la loi Morin, seuls 20 ont été indemnisés, dont seulement quatre Polynésiens". Il dénonce "50 ans de mensonges de l'Etat" et demande un "référendum sur la responsabilité de l'Etat français par rapport aux conséquences des essais nucléaires".
Si les conséquences sanitaires et environnementales des essais nucléaires sont les plus décriées, le Centre d'expérimentations du Pacifique (CEP) a aussi généré des bouleversements sociaux : la « manne » nucléaire a modifié le mode de vie des Polynésiens à partir des années 1960, et cette économie basée sur les transferts de l'Etat peine à se reconvertir depuis le début des années 2000.
Les militants anti-nucléaires, regroupés dans l'association 193, ont invité à cette commémoration plusieurs spécialistes de la question nucléaire et un ancien maire de Hiroshima, Tadatoshi Akiba. "Partout où il y a eu des essais nucléaires ou une catastrophe nucléaire, comme à Hiroshima ou Fukushima, on voit le même déni s'installer : toutes les grandes nations mettent en place un système qui retarde la connaissance de la vérité", a déclaré à l'AFP le Père Auguste Uebe-Carlson, président de l'Association 193.
Promesses oubliées
Toute la semaine, une centaine de militants de cette association ont marché autour de l'île de Tahiti, pour arriver le 2 juillet au mémorial des essais nucléaires, une imposante stèle sur le front de mer de Papeete. Ils regrettent que les engagements de François Hollande, formulés à Papeete en février, n'aient pas encore abouti. Le président de la République avait souhaité "tourner la page du nucléaire". Il s'était engagé à faciliter les indemnisations des vétérans des sites nucléaires, à financer en partie le service d'oncologie de l'hôpital local, et à créer avec la collectivité un institut d'archives et d'informations sur cette période de l'histoire.Partout où il y a eu des essais nucléaires ou une catastrophe nucléaire, comme à Hiroshima ou Fukushima, on voit le même déni s'installer : toutes les grandes nations mettent en place un système qui retarde la connaissance de la vérité" (Père Auguste Uebe-Carlson, président de l'Association 193)
Les associations craignent que ces promesses de l'Etat soient oubliées si elles n'aboutissent pas avant la fin du quinquennat. Elles regrettent aussi que l'Etat n'ait jamais "demandé pardon", même si François Hollande avait reconnu que la Polynésie avait "droit à réparation".
Pour Roland Oldham, le président de Moruroa e Tatou, qui regroupe les vétérans des sites d'expérimentations, "sur les 1.000 dossiers examinés par la loi Morin, seuls 20 ont été indemnisés, dont seulement quatre Polynésiens". Il dénonce "50 ans de mensonges de l'Etat" et demande un "référendum sur la responsabilité de l'Etat français par rapport aux conséquences des essais nucléaires".
Pétition
Une pétition lancée par l'Association 193 en faveur de ce référendum a recueilli plus de 43.000 signatures selon les associations anti-nucléaire, dans une Polynésie qui compte environ 190.000 électeurs. Les associations demandent aussi la dépollution des sites nucléaires. Elles veulent enfin inclure cette page de l'histoire dans les programmes scolaires.Si les conséquences sanitaires et environnementales des essais nucléaires sont les plus décriées, le Centre d'expérimentations du Pacifique (CEP) a aussi généré des bouleversements sociaux : la « manne » nucléaire a modifié le mode de vie des Polynésiens à partir des années 1960, et cette économie basée sur les transferts de l'Etat peine à se reconvertir depuis le début des années 2000.