Après la folie des Jeux Olympiques, marqués par l'incroyable médaille d'or de Teddy Riner et le triomphe exaltant de l'équipe de France de judo, les Bleus se remettent en ordre de marche pour dominer les tatamis européens et mondiaux.
Mercredi 12 février, la Fédération française de judo a publié une première liste des sélectionnés pour les prochains championnats d'Europe de Podgorica (au Monténégro, du 23 au 27 avril) et du monde à Budapest (en Hongrie, du 13 au 20 juin).
Glorieux lors de son dernier passage en Mondial après avoir remporté son 11ᵉ titre mondial (2023) et ses deux médailles d'or aux JO (en individuel et par équipes), le Guadeloupéen Teddy Riner (+100 kg) sera sans conteste la star française du judo masculin aux Mondiaux de Budapest. Le colosse, numéro un mondial dans sa catégorie, tentera de décrocher sa 12ᵉ médaille d'or en championnat du monde. Avant, il devrait participer à quelques compétitions pour se remettre en jambe après son opération.
La nouvelle génération
À ses côtés, Riner emmènera la nouvelle génération du judo tricolore, dont le Martiniquais Joan-Benjamin Gaba (-73 kg), sensation de Paris 2024 où il a remporté une surprenante médaille d'argent en individuel et s'est montré décisif dans l'épreuve par équipes. Du haut de ses 24 ans, Gaba a décidé de se mettre en retrait du Grand Slam de Paris en début d'année pour préparer les grands rendez-vous internationaux. Ce sera l'occasion pour lui de briller.
Insatiable, le Martiniquais est sélectionné pour les deux compétitions majeures de l'année, Euro et Mondial. Au Monténégro, fin avril, il sera accompagné de ses compatriotes ultramarins Maxime Gobert (Guadeloupe, -73 kg) et Alexis Mathieu (Nouvelle-Calédonie, -90 kg), tous deux médaillés de bronze au Grand Slam de Paris début février.
Malheureusement pour lui, Maxime Gobert, médaillé de bronze aux Mondiaux juniors de 2021, concourt dans la même catégorie que le fougueux Joan-Benjamin Gaba. Or, aux Mondiaux, impossible de présenter deux judokas dans la même catégorie. Le jeune guadeloupéen devra se contenter de la bataille européenne.
La revanche de Buchard
Autre enjeu de taille pour les Mondiaux de Budapest : la Martiniquaise Amandine Buchard (-52 kg) et la Guadeloupéenne Sarah-Léonie Cysique (-57 kg) viseront le haut du podium pour enfin atteindre le cran supérieur du judo mondial après leur frustrante médaille de bronze aux Jeux Olympiques.
Troisième aux derniers championnats du monde d'Abu Dhabi en 2024, Amandine Buchard a mal vécu sa défaite en demi-finale des Jeux devant son public. Elle reprend donc la compétition mondiale, revancharde. Mais aura-t-elle suffisamment d'énergie à consacrer aux tatamis alors qu'elle s'est lancée dans un nouveau défi pour les JO 2028, concourir à la fois en judo et en rugby à 7 ?
Sarah-Léonie Cysique, elle, participera pour la troisième fois aux championnats du monde seniors. À Doha, en 2023, elle avait chuté en repêchage après avoir perdu son quart de finale. Cette année, elle peut enfin prétendre au podium.
La Fédération de judo n'a pas encore communiqué de représentantes dans ces catégories pour les championnats d'Europe. Elle attendra les prochaines compétitions, et notamment les Grands Slams de Bakou (14-16 février), de Tachkent (28 février-2 mars) et de Tbilissi (21-23 mars), pour affiner sa sélection. Pour l'instant, côté Outre-mer, seule la Réunionnaise Léa Fontaine (-78 kg), médaillée d'or au Grand Slam de Paris, fait partie de la sélection féminine pour les championnats d'Europe.