Le plan social national ne passe pas à la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), un service qui accompagne les mineurs délinquants qui leur sont confiés par les magistrats, dans le but de leur permettre de se réinsérer dans la société.
Des manifestations dans l’Hexagone
Une intersyndicale fait front commun et manifeste, ce jeudi 19 septembre 2024, contre les coupes budgétaires annoncées le 31 juillet dernier.
Ces baisses de moyens ont déjà conduit au non-renouvellement de 500 postes de contractuels socio-éducatifs (éducateurs, psychologues, assistantes sociales). Uniquement en Île de France, depuis la rentrée de septembre, 1500 jeunes sont privés de suivi éducatif.
Des milliers de manifestants défilent dans l’Hexagone.
Le mouvement est soutenu par les associations qui œuvrent aux côtés des mineurs, ainsi que l’ensemble des acteurs de justice (magistrats, avocats...), précise l’intersyndicale.
Un plan social lourd de conséquences aussi en Guadeloupe
Le syndicat SNPES-PJJ-FSU Guadeloupe est solidaire de ce mouvement de grève et milite contre ce qu’il qualifie de "démantèlement". Ses membres et sympathisants étaient rassemblés devant le tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre, dans la matinée, pour une distribution de tracts à visée informative.
Cela a été l’occasion d’expliquer que la PJJ joue un rôle important auprès de la jeunesse en difficulté ; une mission particulièrement nécessaire dans l’archipel.
Récemment, on a vu les mesures gouvernementales qui ont été prises, disant que la délinquance juvénile est en augmentation, qu’il y a la violence des jeunes, on a même instauré un couvre-feu ici, en région pointoise. Et, donc, il n’est pas question qu’on puisse venir nous dire, aujourd’hui, compte tenu de l’actualité, des difficultés de cette jeunesse, qu’on nous enlève des moyens.
Ketty Citronnelle, secrétaire départementale SNPES-PJJ-FSU Guadeloupe
Pourquoi après s’être engagé à renforcer la lutte contre la délinquance juvénile, le gouvernement fait l’inverse, en retirant des moyens aux dispositifs préventifs, se demandent les salariés des PJJ ?
En Guadeloupe, un peu moins d’une centaine de personnes travaillent à la PJJ, dont sept contractuels. Tous remplissent leur mission en "mode dégradé", alors qu’ils ne demandent qu’à exercer leur mission avec dignité et efficacité.
On a, dans des services, des éducateurs et des psychologues qui manquent, on a des contractuels, on a des personnels absents qui ne sont pas remplacés... Si on veut encore supprimer des moyens, notre capacité de prise en charge des adolescents concernés par des mesures d’accompagnement et d’insertion sera mise à mal.
Ketty Citronnelle, secrétaire départementale SNPES-PJJ-FSU Guadeloupe
Dans le détail, le SNPES-PJJ-FSU Guadeloupe cite trois situations à déplorer, localement. L’unité éducative d’activité de jour (UEAJ), qui s’occupe de la réinsertion des jeunes, ne compte que trois éducatrices, au lieu de six. En milieu ouvert, deux postes d’éducateurs ont été gelés et, à Saint-Martin, il ne reste que deux éducateurs, au lieu de trois. Enfin, à l’Hébergement, les acteurs de la PJJ n’ont aucune garantie que les sept éducateurs contractuels seront renouvelés.
À REVOIR/
En novembre 2023, nous avions zoomé sur le fonctionnement d’une Maison d’enfance à caractère social (MACS) et d’un l’Établissement de placement éducatif (EPEI) et d’Insertion. L’occasion de se rendre compte des bienfaits de la voie éducative, pour aider les mineurs en difficulté :