Comme un symbole, Kévin Reza et Yohann Gène, les deux Guadeloupéens de l'équipe Europcar, ont fini roue-en-roue sur la ligne d'arrivée des Champs-Elysées, à de très belles 7ème et 8ème places dimanche 21 juillet. Interview croisée de deux coureurs talentueux.
La photo finish était belle. Lors du final en apothéose du centième Tour de France, dans une ambiance crépusculaire sur les Champs-Elysées, Kévin Reza et Yohann Gène ont fait le sprint avec les cadors du peloton, pour décrocher respectivement la 7e et 8e place. Une belle fin de Tour donc, pour un duo qui aura connu des hauts et des bas au long des trois semaines de course. Au frais, dans leur bus garé place de la Concorde, les deux Guadeloupéens se sont livrés, un verre de champagne à la main, au jeu de l'interview croisée quelques minutes après la fin de l'étape.
Ce sprint final où vous finissez l'un derrière l'autre, c'est un peu un symbole après ces trois semaines de Tour où vous avez souvent terminé les étapes ensemble ?
Yohann Gène : Non, je crois que c'était simplement le hasard. On a fait le sprint chacun de notre côté et au final on fait sept et huit. C'était bien de finir comme ça.
Kévin Reza, est-ce que Yohann Gène [qui participait à son troisième Tour] vous a servi de guide pour ce qui était votre premier Tour de France ?
Kévin Reza : Il m'a beaucoup appris dans mon rôle de protéger les leaders. Il y a beaucoup de choses qui ne s'inventent pas, comme prendre le vent, frotter dans le peloton... J'ai protégé Thomas Voeckler, avec Yohann d'ailleurs, tout au long de la première semaine et l'expérience de Yohann m'a beaucoup apporté pour remplir cette tâche.
Quelles sont les difficultés dans cette tâche de protéger les leaders de votre équipe ?
Kévin Reza : La première chose c'était d'éviter les bordures (cassure dans le peloton liée au vent) quand il y avait beaucoup de vent dans la première semaine du Tour. C'est une tâche difficile. Il faut tout le temps être au top physiquement.
Kévin Reza a débouché le champagne sur les Champs-Elysées.Le Tour de France, c'est un événement extraordinaire avec des passages très difficile pour les coureurs. Quels ont été vos pires moments durant ces trois semaines ?
Yohann Gène : Moi c'était vraiment sur la fin dans les dernières étapes que j'ai eu le plus de mal. C'était un Tour difficile et après trois semaines les forces commencent à manquer, surtout en montagne. Mais à force de faire plusieurs Grands Tours [Yohann Gène a participé trois fois au Tour d'Italie, trois fois au Tour de France et une fois au Tour d'Espagne NDLR] je sais comment gérer ces moments difficiles.
Kévin Reza : Personnellement le plus dur ça été lors de l'étape du Mont Ventoux. C'était la journée où j'en ai vraiment le plus bavé. La montée est vraiment terrible, l'étape était longue et il faisait très chaud.
Yohann, quels conseils pourriez-vous donner à Kévin pour qu'il continue à progresser dans le futur ?
Yohann Gène : Comme il était bien, je ne sais pas si j'ai beaucoup de conseils à lui donner pour la suite (rire). Kévin est quelqu'un qui fait bien les choses, et qui apporte beaucoup à l'équipe. Il est encore jeune et il sera encore plus fort les prochaines années.
Dans ce Tour, on a vite vu que Thomas Voeckler, qui était votre leader avec Pierre Rolland, n'avait pas les jambes de l'an passé. Qu'est-ce que cela a changé pour vous ?
Kévin Reza : Thomas s'est retrouvé loin au classement général lors de la septième étape [entre Montpellier et Albi NDLR] où il s'est retrouvé dans une cassure. A partir de là, on ne le protégeait plus pour le général et on avait donc plus de libertés.
Yohann Gène : On était plus à protéger Pierre Rolland une fois que Thomas était loin au général.
Vous avez donc pu saisir les opportunités de partir dans des échappées...
Yohann Gène : Au début c'est vrai que je n'avais pas trop le droit d'y aller. Il a fallu attendre ma journée. Mais le jour où j'ai tenté ma chance [lors de la 13e étape entre Tours et Saint-Amand-Montrond NDLR], la course s'est animée entre les leaders et certaines équipes ont roulé très fort pour créer des bordures. Notre échappée a donc été reprise après deux heures de course, très loin de l'arrivée.
Et vous Kévin, vous avez par contre failli aller au bout lors de votre échappée dans l'étape qui se terminait à Marseille. Quel souvenir en gardez-vous ?
Kévin Reza : Se retrouver devant dans une échappée sur une étape du Tour, c'est extraordinaire. On arrivait en plus ce jour-là à Marseille qui est vraiment une ville spéciale. Je pensais au public. C'était fou. Jamais je n'avais autant entendu mon nom le long des routes lors d'une étape. J'ai pas vraiment eu le temps de croire à la victoire [le peloton l'avait repris à 5km de la ligne], mais j'ai vraiment pris le temps de profiter du truc.
Tout au long de ce Tour il y a eu un fort engouement pour vous deux en Guadeloupe. Il y a quelques jours, Molière Gene [ancien vainqueur du Tour de Guadeloupe] nous disait qu'il n'avait jamais vu ça. Avez-vous des retours ?
Yohann Gène : Après le Tour, je vais souvent en Guadeloupe pour faire quelques courses. Je reçois toujours beaucoup d'encouragements. Donc je ne suis pas surpris. les gens ont toujours aimé le Tour en Guadeloupe.
- Kévin Reza, 25 ans, 134e au classement général à 3 h 38'31'' du maillot jaune
- Yohann Gène, 32 ans, 158e au classement général à 4 h 3'6" du maillot jaune
Ce sprint final où vous finissez l'un derrière l'autre, c'est un peu un symbole après ces trois semaines de Tour où vous avez souvent terminé les étapes ensemble ?
Yohann Gène : Non, je crois que c'était simplement le hasard. On a fait le sprint chacun de notre côté et au final on fait sept et huit. C'était bien de finir comme ça.
Kévin Reza, est-ce que Yohann Gène [qui participait à son troisième Tour] vous a servi de guide pour ce qui était votre premier Tour de France ?
Kévin Reza : Il m'a beaucoup appris dans mon rôle de protéger les leaders. Il y a beaucoup de choses qui ne s'inventent pas, comme prendre le vent, frotter dans le peloton... J'ai protégé Thomas Voeckler, avec Yohann d'ailleurs, tout au long de la première semaine et l'expérience de Yohann m'a beaucoup apporté pour remplir cette tâche.
Quelles sont les difficultés dans cette tâche de protéger les leaders de votre équipe ?
Kévin Reza : La première chose c'était d'éviter les bordures (cassure dans le peloton liée au vent) quand il y avait beaucoup de vent dans la première semaine du Tour. C'est une tâche difficile. Il faut tout le temps être au top physiquement.
Kévin Reza a débouché le champagne sur les Champs-Elysées.Le Tour de France, c'est un événement extraordinaire avec des passages très difficile pour les coureurs. Quels ont été vos pires moments durant ces trois semaines ?
Yohann Gène : Moi c'était vraiment sur la fin dans les dernières étapes que j'ai eu le plus de mal. C'était un Tour difficile et après trois semaines les forces commencent à manquer, surtout en montagne. Mais à force de faire plusieurs Grands Tours [Yohann Gène a participé trois fois au Tour d'Italie, trois fois au Tour de France et une fois au Tour d'Espagne NDLR] je sais comment gérer ces moments difficiles.
Kévin Reza : Personnellement le plus dur ça été lors de l'étape du Mont Ventoux. C'était la journée où j'en ai vraiment le plus bavé. La montée est vraiment terrible, l'étape était longue et il faisait très chaud.
Yohann, quels conseils pourriez-vous donner à Kévin pour qu'il continue à progresser dans le futur ?
Yohann Gène : Comme il était bien, je ne sais pas si j'ai beaucoup de conseils à lui donner pour la suite (rire). Kévin est quelqu'un qui fait bien les choses, et qui apporte beaucoup à l'équipe. Il est encore jeune et il sera encore plus fort les prochaines années.
Dans ce Tour, on a vite vu que Thomas Voeckler, qui était votre leader avec Pierre Rolland, n'avait pas les jambes de l'an passé. Qu'est-ce que cela a changé pour vous ?
Kévin Reza : Thomas s'est retrouvé loin au classement général lors de la septième étape [entre Montpellier et Albi NDLR] où il s'est retrouvé dans une cassure. A partir de là, on ne le protégeait plus pour le général et on avait donc plus de libertés.
Yohann Gène : On était plus à protéger Pierre Rolland une fois que Thomas était loin au général.
Vous avez donc pu saisir les opportunités de partir dans des échappées...
Yohann Gène : Au début c'est vrai que je n'avais pas trop le droit d'y aller. Il a fallu attendre ma journée. Mais le jour où j'ai tenté ma chance [lors de la 13e étape entre Tours et Saint-Amand-Montrond NDLR], la course s'est animée entre les leaders et certaines équipes ont roulé très fort pour créer des bordures. Notre échappée a donc été reprise après deux heures de course, très loin de l'arrivée.
Et vous Kévin, vous avez par contre failli aller au bout lors de votre échappée dans l'étape qui se terminait à Marseille. Quel souvenir en gardez-vous ?
Kévin Reza : Se retrouver devant dans une échappée sur une étape du Tour, c'est extraordinaire. On arrivait en plus ce jour-là à Marseille qui est vraiment une ville spéciale. Je pensais au public. C'était fou. Jamais je n'avais autant entendu mon nom le long des routes lors d'une étape. J'ai pas vraiment eu le temps de croire à la victoire [le peloton l'avait repris à 5km de la ligne], mais j'ai vraiment pris le temps de profiter du truc.
Tout au long de ce Tour il y a eu un fort engouement pour vous deux en Guadeloupe. Il y a quelques jours, Molière Gene [ancien vainqueur du Tour de Guadeloupe] nous disait qu'il n'avait jamais vu ça. Avez-vous des retours ?
Yohann Gène : Après le Tour, je vais souvent en Guadeloupe pour faire quelques courses. Je reçois toujours beaucoup d'encouragements. Donc je ne suis pas surpris. les gens ont toujours aimé le Tour en Guadeloupe.