La gymnaste réunionnaise Marine Boyer s’essaye à la perche

Marine Boyer lors de la finale de gymnastique artistique des Internationaux de France de gymnastique, à Paris.
Honorée à l’INSEP ce mardi 4 février à l’occasion de la soirée des "Champions", la gymnaste réunionnaise Marine Boyer est revenue sur l’échec des Bleus aux Jeux de Paris sous fond de tension en interne et annonce s’être tournée vers un nouveau sport, la perche, sans pour autant délaisser sa discipline de prédilection.

Après le fiasco des Jeux de Paris 2024 pour les gymnastes tricolores, Marine Boyer avait laissé entendre qu’elle prenait sa retraite sportive. Mais aujourd’hui, la médaillée mondiale et européenne de 24 ans est moins catégorique et se laisse le temps de la réflexion. "Je me suis laissée le temps d’y penser après tout ce qui s’est passé et je ne sais pas si la fin de carrière était possible avec une fin de compétition comme ça, j’aimerais bien dire au revoir à la gymnastique correctement et prendre du temps pour moi, donc on verra bien et je laisse la porte ouverte", souffle-t-elle.

Elle laisse la porte ouverte en s’essayant à un autre sport. Les poutres et les barres rangées pour le moment, la Réunionnaise se découvre une nouvelle passion pour la perche. Elle pratique cette discipline pour, dit-elle, d'une part "prendre soin" d’elle, mais aussi "accepter le changement à la fédération (de gymnastique)", pour savoir si ça va lui redonner goût à son sport, où elle a tant brillé. "Je ne peux pas reprendre comme ça, dans les conditions qu’on a eues avant".

Dans sa nouvelle activité qu'elle a déjà commencée, Marine Boyer avoue ne pas se "prendre la tête". "La reprise à zéro d’un nouveau sport, c'est très difficile, je ne m’attends à rien, aucun objectif, explique-t-elle. Je découvre un nouveau sport, avec de nouveaux entraîneurs, c’est génial."

"On attend beaucoup de la nouvelle présidence"

À Paris, lors des derniers Jeux, les gymnastes tricolores ont touché le fond, meurtries par les tensions en interne au sein de la fédération. Si aucune d'entre elles n'a officiellement pris la parole pour s'épancher sur les circonstances exactes de ce qu'on peut qualifier de fiasco pour cette génération dorée conduite par la Martiniquaise Mélanie De Jésus Dos Santos, Marine Boyer raconte avoir vécu un moment difficile. "Ça a été dur", souffle-t-elle. Les Bleues avaient terminé la compétition avec aucune finale en individuelle, ni collective, un échec difficile a digéré, mais la Réunionnaise reste tout de même fière de la résilience de ses camarades. "Ça a été dur, lâche dans un premier temps Marine Boyer. Mais ce n’est que du sport, on a une vie aussi. Il faut trouver du positif là où il n’y en a pas pour essayer d’avancer et prendre du temps pour soi. En vrai, je suis quand même fière de nous, parce qu’on est allé au bout dans une période pas facile".

Honorée à L’INSEP (L'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) ce mardi soir à l’occasion de la soirée des "Champions", la gymnaste de 24 ans qui avait regretté un manque de dialogue entre la fédération et les athlètes, espère qu’avec la nomination de Dominique Mérieux, première femme à la tête de la FFG (fédération française de gymnastique), elles seront entendues. "On attend beaucoup de la nouvelle présidence, après, on n’a pas eu beaucoup de retours sur ça, mais j’espère vraiment que ça va changer et qu’on nous a entendu, déclare-t-elle. En tant que sportif, ce n’est pas facile de parler de ça, mais on le fait pour les futures générations et que ce soit mieux géré."

Tournée vers le saut à la perche pour se reconstruire, la Réunionnaise toujours d'humeur communicatrice n'est jamais bien loin de son sport de prédilection et en tant que bonne capitaine de l'équipe de France de gymnastique lors des JO, elle continue de prendre des nouvelles de ses coéquipières et les aides à tourner la page. Une page qu'elle souhaite refermer en beauté, avant d'en ouvrir une nouvelle.