Outre-mer La 1ère : Vous êtes nommé à deux reprises (Sotigui du meilleur comédien, et Sotigui du public) aux Sotigui Awards, l’équivalent des Césars africains. C’est de la fierté ?
Luc Saint-Eloy : C’est une distinction qui m’honore. Je trouve très intéressant le trait d’union entre l’Afrique et la diaspora. Cela élargit notre visibilité.
Pour quel film avez-vous été nommé ?
Luc Saint-Eloy : C’est pour mon interprétaion dans Al, le 25ème film de Christian Lara, qui est une histoire d’amour sur fond d’Alzheimer. C’est un film qui parle aussi de la fragilité de l’être.
En 2000, vous interveniez, de façon impromptue aux Césars, là ce sont les Sotigui…
Luc Saint-Eloy : Les deux sont importants. Mon intervention aux Césars, il y a 21 ans était fondamentale. J’en paie toujours le prix mais je n’ai aucun regret. Et on peut mesurer les changements. Bien sûr, nous ne sommes pas satisfaits à 100%. Mais il y a une prise de conscience, une réflexion. C’est devenu un vrai sujet d’actualité. Avant rien ne bougeait. Oui, les Césars c’était capital. Et puis, avec les Sotigui je continue de faire mon métier d’acteur et de comédien.
A quoi font référence ces Sotigui ?
Luc Saint-Eloy : Les Sotigui rendent hommage à l’un de nos plus grands acteurs de la diaspora. Sotigui Kouyate (ndlr, Burkinabé et Malien) s’est distingué au théâtre et au cinéma. C’est une manière de rendre hommage à nos ainés. Sotigui est décédé trop tôt (en avril 2010). C’est une manière de dire que nous ne sommes pas là par hasard. On laisse des traces dans notre domaine. Il est temps de dire aussi que nous sommes capables de nous reconnaître et de récompenser nos meilleurs artistes.
Regardez notre reportage (L.Otvas / B. Gabetta)