Les indépendantistes entrent en silence dans la danse des discussions sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie à Paris

Les portes du ministère des Outre-mer sont encore restées closes ce jeudi pour les discussions bilatérales au sujet de l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
Le Front de libération nationale kanak et socialiste est entré mercredi soir dans la danse des discussions bilatérales sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Ce jeudi, c'était au tour de l'UNI-Palika d'être reçu par le Ministre des Outre-mer, juste après le second rendez-vous du Rassemblement - Les Républicains.

C'est au tour des délégations indépendantistes, d'être reçues par le ministre des Outre-mer, Manuel Valls et l'équipe de conseillers chargée de mener les discussions sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie à Paris. Le Front de libération nationale kanak et socialiste a été reçu mercredi en fin d'après-midi rue Oudinot. Pour l'UNI- Palika, officiellement retiré du FLNKS pour des tensions internes avec l'Union Calédonienne, la première réunion à Paris a eu lieu ce jeudi. L'occasion, comme pour les autres délégations, d'exprimer une nouvelle fois leur positionnement et leurs conditions pour mener des négociations sereines. 

Stratégie du silence

La discrétion du ministère semble avoir gagné les rangs des indépendantistes. Contrairement aux non-indépendantistes, ni le FLNKS, ni l'UNI-Palika n'ont pris la parole publiquement à l'issue de leur première bilatérale. Emmanuel Tjibaou s'était pourtant adressé à Manuel Valls lors des questions au gouvernement de l'Assemblée nationale mardi. Il avait rappelé la position de son groupe "C'est ensemble que nous devons bâtir ce nouvel équilibre."

"Après quarante ans d'histoire politique commune, nous ne sommes pas prêts à revenir en arrière", a rappelé le député calédonien Emmanuel Tjibaou à l'Assemblée nationale.

La délégation du Rassemblement-Les Républicains a, quant à elle, été reçue pour la seconde fois ce jeudi après-midi. Ravis de la méthode Valls, ils ont de nouveau décliné leurs limites et positions. "On est écoutés chacun de notre côté, et on va vraiment au fond des choses, pour poser nos limites, raconte le Président du gouvernement calédonien Alcide Ponga. D'ici peut-être cette semaine, ils vont essayer de faire une synthèse de tout ça et de voir s'il y a un chemin possible ou pas." 

Une trilatérale à l'Assemblée 

En sortant de leur second rendez-vous, la délégation non-indépendantiste a annoncé que les discussions pourraient se poursuivre la semaine prochaine, peut-être avec des rencontres trilatérales, qui réuniraient les indépendantistes, les non-indépendantistes et le gouvernement. 

Nous sommes pris en compte ici à Paris

Virginie Ruffenach, Rassemblement- Les Républicains

Dans le plus grand secret, d'autres rencontres sont en ce moment organisées en marge des discussions bilatérales au ministère. Toutes les délégations ont été reçues ce jeudi matin à l'Assemblée nationale. Conviées par la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet et le président du Sénat, Gérard Larcher.

Seuls les représentants de l'UNI-Palika ne se sont pas joints aux discussions. "Tout l'appareil d'État est aujourd'hui concentré sur le sujet calédonien, relate Virginie Ruffenach du camp Les Républicains. Nous sommes pris en compte ici à Paris. Ils étaient intéressés de savoir si les acteurs étaient engagés pour ces discussions et la recherche de cet accord. Le Parlement au travers de Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet se met à notre disposition sur ce chemin difficile et nous devons nous être à hauteur, prendre nos responsabilités. Comme les anciens en Nouvelle-Calédonie ont su l'être."