Des centaines de véhicules sont bloqués au rond-point de la Crique fouillée. Pour faire part de leur désapprobation, de nombreux conducteurs klaxonnent, d’autres font demi-tour sur l’axe de circulation à sens unique. Parmi ces automobilistes pris au piège, beaucoup ne parviennent à cacher leur mécontentement : « Je suis en colère. J’ai perdu une heure et demie ce matin, et une demi-journée de travail. Ils ont des raisons d’être mécontents, mais ce n’est pas pour ça qu’ils doivent bloquer toute la Guyane », assure Brigitte, une automobiliste excédée. La circulation a finalement été débloquée en début d’après-midi. Toutefois les transporteurs sont restés mobilisés toutes la journée au rond-point de la Crique Fouillée.
Les transporteurs espèrent toujours un compromis
Après avoir bloqué l’accès du centre de contrôle, les transporteurs ont décidé de passer à la vitesse supérieure dans leur mobilisation. Ils souhaitent toujours nouer le dialogue avec le responsable du centre Autovision et espèrent trouver un compromis : « Le tarif est exorbitant. Nous avons vu les représentants de l’Etat en leur mentionnant que les prix étaient très onéreux. Le préfet nous a dit que c’est du ressort du privé. On se mobilise pour que les élus locaux et le préfet sortent de leur trou », explique Alain Nadeau représentant des transporteurs. « Le responsable du centre, Mr Aveline, qui est en métropole, reste droit dans ses bottes. Il dit c’est ce tarif, point à la ligne. Nous on met les griffes pour dire non. Pour dire "venez discuter". On ne va pas dire de garder le même prix. Mais on peut négocier un prix pour que tout le monde s'y retrouve », annonce Alain Nadeau.
Les élus à la rencontre des transporteurs
A la mi-journée, le Sénateur Antoine Karam et le Député-Maire de Matoury, Gabriel Serville sont venus à la rencontre des transporteurs. « Je suis venu pour mieux comprendre, parce que c’est un dossier complexe. On ne pourra pas le résoudre si on ne prend pas la peine de comprendre les parties en présence », estime Gabriel Serville. Le député souhaite lui aussi trouver une issue rapide à ce conflit. « On peut craindre que cette augmentation ait une répercussion brutale de proche en proche jusqu’au dernier maillon de la chaîne que constitue le citoyens lambda, le citoyen », dit-il.
Hier après midi, les transporteurs ont été reçu à la préfecture par Philippe Loos, secrétaire général aux affaires de l’Etat. La réunion n’a pas permis de débloquer la situation. « On ne nous a pas écouté encore une fois et nous allons de nouveau nous revoir », indique Maitre Jérôme Gay, l’avocat des transporteurs. Un nouveau rendez-vous aura lieu à la préfecture le jeudi 11 août à 16 heures avec les services de l’Etat. Malgré tout, Maitre Gay tente de positiver : « Il y a eu une avancée. Je pense que la société privée va peut-être commencer à s’intéresser au problème et nous écouter ».
Les syndicats de transporteurs ont pris la décision de poursuivre leur mobilisation jusqu'au 11 août au rond-point de la Crique Fouillée.
Images de Y. Robin et S. Palamy