Depuis le 11 février 2005, la loi pour l'égalité des droits, les chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, vise à mettre en place et à renforcer des dispositifs afin de "favoriser l'inclusion et l'insertion sociale des personnes en situation".
Cette "loi handicap" oblige chaque entreprise de 20 salariés et plus, d’employer des travailleurs handicapés (OETH) à hauteur de 6% de son effectif.
Les entreprises qui ne respectent pas l'obligation de déclaration annuelle (DOETH) doivent payer une contribution forfaitaire fixée à titre provisoire. Cette contribution provisoire est majorée de 25 %. Ce taux est augmenté de 5 points pour chaque échéance non déclarée consécutive (…). L’employeur peut déduire du montant de la contribution certaines dépenses qui favorisent l'emploi des travailleurs handicapés. Il s'agit notamment de dépenses pour la réalisation de diagnostics et de travaux, pour rendre les locaux de l’entreprise accessibles aux travailleurs handicapés.
entreprendre.service-public.fr
"Exclues, marginalisées, discriminées..."
Mais selon le "Collectif Handicaps" lequel regroupe un grand nombre d’associations nationales représentatives, beaucoup de personnes en situation, "continuent d’être exclues, marginalisées et discriminées".
Il est temps de recentrer les débats sur ce qui compte : l’application concrète des droits inscrits dans la loi de 2005. Rendre effectifs les droits, c’est avant tout se donner les moyens humains et financiers de les appliquer, c’est lutter contre les non-recours, c’est sanctionner l’inapplication de toutes les obligations légales, c’est former les professionnels qui doivent être en nombre suffisants.
collectifhandicaps.fr
Au total, le Collectif Handicaps formule près de 200 propositions, "dont la plupart ne relèvent pas de modifications législatives, mais de modifications réglementaires, d’évolutions des pratiques ou de moyens financiers à allouer et donc de volonté politique".
Hausse du nombre de chômeurs handicapés en Martinique
C’est l’Agefiph qui favorise l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi des personnes handicapées dans les entreprises.
En Martinique, selon les chiffres de l’OEH (Observatoire de l’Emploi et du Handicap) de l’Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées, au 1er semestre 2024, le nombre de demandeurs d’emploi en situation de handicap est reparti à la hausse.
À fin juin 2024, le nombre de DEBOE [Demandeurs d’Emploi Bénéficiaire d’Obligation d’Emploi] a augmenté de 100 personnes en un an, soit une progression de 5,8 %, alors que pour l’ensemble des publics, on enregistre une baisse de 1,8%.
martinique.deets.gouv.fr
"1,6%" de l'ensemble des embauches
Toujours au 1er semestre 2024, les embauches de personnes en situation de handicap dans l’île représentaient "1,6%" de l'ensemble des recrutements, soit une diminution comme pour l’ensemble des publics. 165 demandeurs en situation ont tout de même trouvé du travail précise l’Agefiph.
"Des soins de qualité pour tous"
Côté santé, bien que des progrès significatifs aient été réalisés, "des défis persistent pour assurer un accès équitable aux soins pour les personnes en situation de handicap" reconnaît l’Agence Régionale de Santé en Martinique.
Les établissements de santé, les ESMS (Etablissement et Services Médico-Sociaux) et les professionnels de santé libéraux ont un rôle clé à jouer dans la structuration d'une offre adaptée et inclusive.
Nous sommes fiers des progrès accomplis au cours des deux dernières décennies pour améliorer l'accès aux soins des personnes en situation de handicap. Plus de 700 000€ ont été investis dans les nouveaux dispositifs pour l’accès aux soins inclusifs. Cependant, nous reconnaissons qu'il reste encore beaucoup à faire. Notre engagement est de continuer à travailler en étroite collaboration avec tous les acteurs concernés pour surmonter les obstacles et garantir des soins de qualité pour tous.
Christelle Litan,(directrice de l'offre de soins et de l'autonomie de l'ARS Martinique)
Actuellement, 47 ESMS sont en activité sur le territoire, offrant 1 974 places autorisées. Ces structures bénéficient d'une enveloppe ONDAM (Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie) de 96 millions d'euros et de crédits FIR (Fonds d’Intervention Régional) de 1,4 million d'euros, garantissant ainsi "des ressources adéquates pour répondre aux besoins spécifiques des PSH (Personnes en Situation de Handicap)" souligne l'Agence.
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