Bad Bunny, dont le vrai nom est Benito Antonio Martinez Ocasio, a placé Porto-Rico au cœur de son nouvel album, "Debí Tirar Más Fotos" (J'aurais dû prendre plus de photos).
C’est son 6e disque. Les 17 morceaux, dédiés à son île, ont été enregistrés à Porto-Rico. Des invités locaux l'accompagnent sur quelques titres dans des styles traditionnels comme l'urbano, le reggaeton, la bomba et le Latin trap. Tous les morceaux sont chantés en espagnol avec beaucoup d'argot portoricain.
Sans aucun doute, c’est le meilleur projet de ma carrière, le plus spécial, le plus beau et le plus pur des sentiments.
Bad Bunny sur Instagram
Le titre Debí Tirar Más Fotos est chanté dans le style le plena, l’un des plus anciens sons de Porto-Rico. La chanson est une invitation aux Portoricains de profiter du pays.
Je suis portoricain. Je suis caribéen. Ma culture, l’historie de mon pays coule dans veines.
Bad Bunny dans un entretien avec le New York Times
L'engagement de l'artiste
L’album est sorti à quelques semaines de l'investiture de Donald Trump, le 45e président des États-Unis.
Pendant sa campagne présidentielle, le comédien américain Tony Hinchcliffe, a comparé Porto-Rico à "une île flottante de détritus au milieu de l’océan."
Bad Bunny a publiquement soutenu la campagne de Kamala Harris.
Il ne comprend pas pourquoi la population latino-américaine aux États-Unis a voté massivement pour Donald Trump. À travers son album, il milite pour l’identité portoricaine.
Il dénonce la gentrification de l’île, la vente des plages aux investisseurs américains qui bénéficient d'avantages fiscaux et qui interdisent l’accès aux locaux aux zones côtières de leur propre pays.
Il dénonce également l’abandon des routes, des infrastructures, la vétusté de la centrale de distribution de l’électricité, la corruption et l’exode des Portoricains vers les États-Unis à la recherche du travail.
Son militantisme a commencé après le passage dévastateur de l’ouragan Maria en 2017.
Bad Bunny a critiqué l’absence d’aide humanitaire pour son île. Le président Donald Trump avait accusé les autorités locales de corruption. Il a donc refusé de reconstruire Porto-Rico.
À Porto-Rico, il a participé aux manifestations pour demander la démission du gouverneur Ricardo Rossello, accusé de corruption.
Il ne veut pas que Porto-Rico devienne le 51e état des Etats-Unis.
Il tire l'attention sur la destruction de l'environnement de Porto-Rico.
Dans le clip vidéo éponyme de son album, la grenouille endémique, "Sapa Concho", qui est en voie de disparation, est l’ami imaginaire du vieil homme qui constate la perte d’identité portoricaine dans un pays où l’espagnol est remplacé par l’anglais.
Un succès planétaire
Aujourd’hui, après les succès mondiaux, Bad Bunny, âgé de 31 ans, est retourné à Porto-Rico pour organiser 21 concerts autour de son nouvel album.
Les billets pour les 9 premiers concerts sont réservés exclusivement aux Portoricains.
Tous les concerts sont complets avec près d'un demi-million de billets vendus.
La tournée s’appelle, "No me quiero ir de aqui" (Je ne veux pas partir d’ici).
Bad Bunny compte 46 millions de followers sur son compte Instagram et près de 37 millions sur TikTok.