Après 711 jours de captivité au Mali, l’ex-otage martiniquais Olivier Dubois raconte son enfer dans un livre de 368 pages

Le livre de l'ex-otage martiniquais, Olivier Dubois, s'intitule "Prisonnier du désert, 711 jours aux mains d'Al-Qaïda" publié aux Editions Michel Lafon.
Le 30 janvier 2025, le journaliste Olivier Dubois publie son livre "Prisonnier du désert, 711 jours aux mains d'Al-Qaïda". Près de deux ans après sa libération, il évoque cet enlèvement commis par des terroristes au Mali, en Afrique de l’Ouest. "Je me suis replongé dans cette captivité, pour en tirer un récit inédit sur ma vie d'otage". L’ouvrage paraît aux Editions Michel Lafon.

C’est sans nul doute le roman de la plus sombre et pénible période de toute sa vie qu’Olivier Dubois vient de signer : "Prisonnier du désert, 711 jours aux mains d'Al-Qaïda".

Près de deux ans après cette effroyable captivité sous le joug de terroristes au Mali, le journaliste martiniquais raconte son vécu.

"J'étais enchaîné, sous un soleil brûlant, dans les nuits glacées du désert"

Le 8 avril 2021, alors que j'étais à Gao, une ville dans le nord du Mali, pour y interviewer un cadre du JNIM, la branche d'Al-Qaïda au Sahel, j'ai été kidnappé par cette organisation jihadiste. Durant presque 2 ans de captivité dans le septentrion malien, tous les jours, alors que j'étais enchaîné, sous un soleil brûlant, dans les nuits glacées du désert, sous la pluie ou recroquevillé au sol sous une tempête de sable, j'étais hanté par la même question : "quand et comment tout cela finira ? C'est pour répondre à cette question et faire le récit détaillé de ces 711 jours aux mains de différentes katiba du JNIM, que je me suis replongé dans cette captivité, pour en tirer un récit inédit sur ma vie d'otage.

Olivier Dubois

Le lundi 20 mars 2023, la France apprenait avec soulagement la libération par les autorités nigériennes d’Olivier Dubois. Le président de la République Emmanuel Macron qui l’a accueilli le lendemain 21 mars (sur la base aérienne de Villacoublay dans les Yvelines), avait exprimé sa "reconnaissance envers le Niger pour cette libération" et réaffirmé "l'engagement de la France dans l'action contre le terrorisme au Sahel".

Quelque temps après son retour, le journaliste a entrepris une tournée dans plusieurs territoires français dont la Martinique, afin de remercier tous ses soutiens, avant de prendre des vacances.

Deux ans de recul

Cette mise au vert aura permis à l’ex-captif de se reposer parmi les siens et de se remémorer cette très longue privation de liberté, avant de décider d’écrire un livre avec le recul et sans fard.

Le moindre son, un toussotement, une brève conversation entre eux, un changement d’allure, tout est capté et interprété par mon esprit. Ma vision, presque totalement obstruée, cherche à saisir ne serait-ce qu’un fragment de la réalité environnante. Nous voyageons depuis un bon quart d’heure lorsque les deux jihadistes se mettent à converser avec animation. Le véhicule décélère. J’essaie, par une mince fente à gauche sur mes lunettes, d’observer les gestes du chauffeur. Je perçois que nous bifurquons vers l’ouest. La vitre côté conducteur s’abaisse. Un souffle d’air frais pénètre dans l’habitacle et caresse mon visage. La discussion entre eux se poursuit, tandis que nous continuons notre route en décrivant un arc. Pour quelle raison ralentissons-nous, faisons-nous marche arrière ?

Extrait du livre

Le journaliste Olivier Dubois.

Au-delà du récit d'une captivité, le "Prisonnier du désert" nous livre "le fruit d'une enquête de l'Intérieur sur les cellules djihadistes, une incursion dans l'une de ces organisations qui déstabilisent le monde".

"Tracer un immense "SOS" dans le sable…"

Nos actions de résistance communes se mettent en place de façon plus ou moins discrète, mais sans être découvertes. Quand un drone passe au loin, nous guettons les gardiens depuis l’arrière de la tente. Si la voie est libre, nous agitons frénétiquement les bras vers le ciel, espérant attirer son attention. Les jours de vent, nous profitons du feu de cuisine pour faire plus de fumée que nécessaire. J’élabore un plan pour signaler notre présence : tracer un immense "SOS" dans le sable, invisible depuis le sol, mais repérable depuis les airs. Gert, profitant de sa liberté de mouvement, dessine progressivement les lettres sur les dunes pendant la journée, une bouteille d’eau à la main pour justifier ses déplacements si on l’interroge. Mais entre la vigilance constante des gardiens, le sable mouvant et le vent qui efface nos traces, l’entreprise s’avère rapidement vaine.

Autre extrait du récit

Olivier Dubois qui a fêté ses 50 ans le 6 août dernier vit à Paris actuellement, où il a de nouveaux projets professionnels. Mais en attendant de rouvrir cette page, le journaliste se consacrera à la promotion de ce livre de 368 pages : "Prisonnier du désert, 711 jours aux mains d'Al-Qaïda".

Ce roman paru aux Editions Michel Lafon, est disponible en librairie à compter du 30 janvier 2025.