Dans une salle comble au Gros-Morne, les 420 adhérents de l’Assaupamar étaient invités ce dimanche 26 janvier pour leur assemblée générale annuelle. Au cœur des discussions : le rapport d’activité pour l’année 2024 et les orientations de travail pour 2025.
Une crise foncière sans précédent
Avec 488 dossiers en cours, les spoliations foncières deviennent une préoccupation croissante pour les Martiniquais. C’est ce sujet qui, de plus en plus, emmène les citoyens à solliciter l’Assaupamar. Ce phénomène touche des familles, souvent propriétaires depuis plusieurs générations, qui se voient dépouillées de leurs terres, au profit de promoteurs privés, voire publics.
Adhérent de l’association écologique depuis plus de vingt ans, Jean partage ses inquiétudes quant à ce qu’il considère être des "vols de terres" à la croissance préoccupante en Martinique.
On dit qu’il n’y a pas de peuple sans terre. Mais ici au fil du temps, on s’est aperçu que de plus en plus de descendants afro-caribéens se retrouvent dépossédés de leur terre. En 2024, jamais l’Assaupamar n’a traité autant de dossiers liés à ce fléau.
Jean, militant de l'Assaupamar,au micro de Mike Irasque
Chaque mois, ce sont plus de trente nouvelles victimes qui se tournent vers l’association pour dénoncer des abus qui vont à l’encontre de leur droit de propriété selon Rosalie Gaschet, présidente de l'Assaupamar.
Ces abus ne sont pas seulement une menace pour notre écosystème terrien, mais c'est aussi une atteinte directe aux droits d'humains. L'Assaupamar a répondu avec fermeté en déposant des plaintes et en se mobilisant auprès des citoyens qui sont sur le point d'être chassé de chez eux alors qu'ils sont propriétaires. C'est un patrimoine que nous devons protéger, car s'il n'y a pas de maisons, de terres, il n'y a pas de Martiniquais.
Rosalie Gaschet, présidente de l'Assaupamar,au micro de Mike Irasque
Des combats portés devant la justice
Depuis sa création en 1980, l’Assaupamar a fait de la justice son principal levier d’action. En 2024, l’association a remporté 12 victoires devant les tribunaux. Annulations de permis de construire illégaux, condamnations de pollueurs ou encore révocations de plans d’urbanisme, les exemples ne manquent pas pour illustrer l’ampleur du travail accompli.
En 2025, l’Assaupamar entend maintenir le cap de "la mobilisation, de la persévérance et du recours à la Justice" face à de telles situations.
2025 : un appel à la mobilisation
Alors qu’elle célèbre cette année son 45e anniversaire, l’Assaupamar fait face à un nouveau défi : le manque de bénévoles. Lors de l’assemblée générale, un appel a été lancé pour renforcer ses rangs.
En 2025 l’Assaupamar a décidé de continuer à aller en justice pour cesser ces troubles, parce que nous savons que nous ne le faisons pas pour nous, mais pour nos enfants.
Rosalie Gaschet,interrogée par Delphine Bez
L'objectif pour 2025 est de maintenir "une mobilisation afin de garantir une justice sociale et environnementale convenable Martinique".