Danny English était connu pour sa voix grave et rocailleuse, qui marquait les esprits.
Ce qui marque chez lui, c’est sa voix très grave avec sa manière de toaster (chanter de manière saccadée, parler avec de la mélodie en y ajoutant des rimes. Cela se rapproche de ce que font les rappeurs, mais les Jamaïcains y ajoutent beaucoup plus de mélodies). C’est percutant, un peu comme Buju Banton. Son flow agressif ne laissait personne indifférent.
Jimmy Coton-Pélagie, enseignant-chercheur, auteur et créateur de contenus de l’univers du dancehall
"Pardi Time"
Danny English s’est fait connaître notamment grâce à son tube emblématique Party Time, en duo avec Egg Nog, sur le mythique Diwali Riddim produit par Steven "Lenky" Marsden.
Leur parcours commun a été ponctué de hauts et de bas. Mais leur séparation à la suite de plusieurs désaccords n’a pas entaché leur alchimie musicale. Ils s’étaient retrouvés en 2018 pour un titre fort, Nuh bother pick up the gun tonight, un appel clair à la paix.
Dans le morceau "Party Time", Danny voulait que le mot "party" soit prononcé "pardi" et "shorty" prononcé "shordi". Il voulait que ça sonne différemment.
Jimmy Coton-Pélagie
Son influence jamaïcaine
Danny English s’inscrivait dans la lignée d’artistes jamaïcains comme Shabba Ranks ou Buju Banton, qui ont nourri son style. "J’ai commencé à l’écouter avec le "Diwali Riddim", à l’époque, en 2001", se souvient le créateur de contenus Jimmy Coton-Pélagie.
Le dernier morceau de Danny English qui m’a vraiment marqué date de 2020. Il s'agit d'une chanson moins connue, intitulée "Let's Go", en collaboration avec l'artiste jamaïcain Dre Blunt.
Jimmy Coton-Pélagie
Danny English a su toucher les publics bien au-delà de la Jamaïque. En Martinique, son titre ZIM, sur le Dolly House Riddim, avait connu un franc succès.
Une carrière marquée par des épreuves
Malheureusement, la maladie avait fragilisé Danny English ces dernières années. Il avait révélé dans une l’interview de Dancehall Mag en 2022 qu’il souffrait d’une inflammation qui limitait ses mouvements, mais il restait actif en studio.
Il avait perdu beaucoup de poids à cause de sa maladie.
Jimmy Coton-Pélagie
Danny English a quitté ce monde, mais son influence sur la scène dancehall demeure intacte. Ses morceaux, ses collaborations et sa voix unique resteront gravés dans les mémoires des amateurs du genre.