Des affiches reprenant les slogans du RPPRAC apparaissent dans certaines communes de Martinique

"Le peuple, par le peuple, pour le peuple", "Nou ké ataké zot an bwèt bilten vot-la", "on est chez nous ici"... Leurs couleurs évoquent le RPPRAC, les slogans cités aussi, mais ils ne proviennent pas de l'association, selon son président. 

Le Carbet, Case-Pilote, Bellefontaine, Saint-Pierre, Fort-de-France, le Lamentin, le François ou encore le Vauclin… depuis quelques jours, des affiches citant les cris de ralliement de l’association à l’origine de la mobilisation contre la vie chère apparaissent dans les bourgs. 

Sur ces affiches, où la couleur rouge domine, on peut voir le drapeau de la Martinique, des silhouettes aux poings levés mais aussi… une carte électorale. Plusieurs questions se posent ? Qui en est l’auteur ? Les maires de ces communes sont-ils concernés par le message de ces affiches ? S'agit-il d'une provocation envers les élus ou d'une démonstration de soutien à l'association ? Pour l’heure, le mystère reste entier. 

Du côté des municipalités, les édiles préfèrent ne pas faire de commentaire.

“La création des affiches collées sur les murs ne vient pas de nous”

Rodrigue Petitot affirme que l’association n’est pas à l'origine de ces affiches et ajoute ne pas connaître le ou les auteurs.  

J’ai eu vent de ceci, on m’a envoyé des captures d’écran, donc j’ai pu les voir. Est-ce que le RPPRAC est à l’origine de ces affiches ? Le RPPRAC est à l’origine du mouvement de contestation. Le RPPRAC ayant subi la répression et moi-même, par le fait d’avoir utilisé le terme “attaquer”, je pense que ça a mis dans la tête de tout un chacun l’idée et la certitude qu’il y a une forme d’injustice et qu’effectivement, cela va devoir se régler dans les urnes. Comme chacun est libre de ses mouvements et de ses actions, c’est pourquoi on dit “le peuple, par le peuple, pour le peuple”. Je pense que ce slogan appartient au peuple. Je pense que cette décision que le peuple a, de choisir ses leaders, et de décider de les envoyer aux urnes, il le manifeste comme ça. À proprement parler, la création des affiches collées sur les murs ne vient pas de nous. 

Rodrigue Petitot, président du RPPRAC

interrogé par Alain Livori

Pour rappel, le meneur du combat contre la vie chère a été condamné pour des faits de "menaces sur personne détenteur d'un mandat". Il a écopé d’une peine de 10 mois pour avoir tenu des propos qualifiés de "menaçants" à l’égard des élus, notamment des maires, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. 

Mais, je pense que ça vient du peuple. Si le peuple arrive à comprendre que l’abstention ne va pas nous aider, et qu’il faut effectivement choisir nos représentants, j’accueille la décision avec grand plaisir. Autant mesdames Aude Goussard, Gwladys Roger, et moi-même, nous sommes juste les outils du peuple pour mener ce combat. S'ils ont décidé que dans les temps à venir, nous devrons faire en sorte que le paysage politique change, nous allons nous y prêter sans aucune réticence. Ça veut dire qu’il va falloir continuer à comprendre qu'on ira là où personne n’a encore été.

Pour l’heure, les membres de l’association n’ont pas dévoilé leurs ambitions politiques. Seul l'avenir nous le dira. Les prochaines élections, les municipales, auront lieu en mars 2026.