Il a fallu attendre deux semaines (5 juin 2020), avant qu’Andrew Holness, Premier ministre de la Jamaïque fasse une déclaration.
Andrew Holness admet que la situation n’était pas mieux à la Jamaïque où, en 2019, les policiers ont donné la mort à 86 personnes.La mort de George Floyd met en évidence les problèmes de racisme et de la discrimination. Des problèmes qui me perturbent en tant qu’homme noir, a déclaré Andrew Holness, Premier ministre de la Jamaïque sur son compte Twitter.
À Kingston, la capitale jamaïcaine, plusieurs centaines de personnes ont manifesté leur solidarité avec le mouvement Black Lives Matter (les vies des noirs comptent) devant l’ambassade des États-Unis.Personally, I am horrified and saddened by what I saw captured on video, and while I join other world leaders in condemning this and other human rights injustices, I am also very sensitive and extremely concerned by similar injustices here in Jamaica.
— Andrew Holness (@AndrewHolnessJM) June 6, 2020
On doit régler les problèmes chez nous. L’assassinat de George Floyd nous fait penser à ce qui se passe ici. On n'en peut plus. (Rohan Henry, un manifestant).
L’ambassadeur américain, Donald Tapia est sorti du bâtiment pour échanger avec les manifestants.
Aux États-Unis, les immigrés jamaïcains manifestent à leur tour. Une vidéo postée sur Instagram a fait le tour du monde. À Philadelphie, Kerry-Ann Perkins, jeune médecin jamaïcaine, célébrait son mariage. À côté de son époux, Michael Gordon, elle a quitté la cérémonie pour participer aux manifestations.
Manifestation perturbée à la Barbade
Le 6 juin 2020, le Mouvement Caribéen pour la Paix et l’Intégration organisait une manifestation devant l’ambassade des États-Unis à Bridgetown, la capitale barbadienne.
Deux cents personnes étaient présentes. Après seulement une demi-heure, le commissaire de police a mis fin au rassemblement. Afin de respecter les consignes pour le COVID19, la police a accordé l'autorisation pour seulement 10 personnes. Selon le commissaire, les manifestants ne respectaient pas les règles de la distanciation physique.
Les organisateurs ont condamné la police pour sa rigidité et le non-respect du droit de manifester.

Cette déclaration a été fortement critiquée dans son pays car il n’a fait aucune référence à sa propre inaction face aux accusations de violence policière.
Au sein du CARICOM, la Communauté Caribéenne et l’OECS, l’Organisation des États de la Caraïbe de l’Est, les représentants des pays se sont murés dans le silence.
En Haïti, le gouvernement ne s’est pas exprimé. Près de 700.000 ressortissants vivent sur le territoire américain. Le 8 juin 2020, le quotidien le Nouvelliste s’est interrogé sur le silence de l’État.
Ce même silence résonne dans le reste de la Caraïbe...Un genou à terre en Amérique ; rien voir, rien entendre, rien dire, la posture haïtienne.
(Le journal, le Nouvelliste).