Faibles mobilisations dans la Caraïbe après la mort de George Floyd aux États-Unis

A la Jamaïque, l'ambassadeur des États Unis, Donald Tapia vient saluer les manifestants de Black Lives Matter.
La mort de George Floyd, l’afro-américain asphyxié par un policier blanc le 25 mai 2020 à Minneapolis, a déclenché des manifestations partout dans le monde. Dans la caraïbe, peu de pays ont condamné cet acte, alors que près de 5 millions de ressortissants de la région vivent aux États-Unis.
Plus d’un million de ressortissants de la Jamaïque vivent aux États-Unis. Presque tous entretiennent des liens avec leurs proches au pays. Malgré une telle proximité, le gouvernement n’a pas réagi quand les manifestations suite à la mort atroce de George Floyd, ont provoqué un profond dégoût presque partout dans le monde.

Il a fallu attendre deux semaines (5 juin 2020), avant qu’Andrew Holness, Premier ministre de la Jamaïque fasse une déclaration.
 

La mort de George Floyd met en évidence les problèmes de racisme et de la discrimination. Des problèmes qui me perturbent en tant qu’homme noir, a déclaré Andrew Holness, Premier ministre de la Jamaïque sur son compte Twitter.
 

Andrew Holness admet que la situation n’était pas mieux à la Jamaïque où, en 2019, les policiers ont donné la mort à 86 personnes. À Kingston, la capitale jamaïcaine, plusieurs centaines de personnes ont manifesté leur solidarité avec le mouvement Black Lives Matter (les vies des noirs comptent) devant l’ambassade des États-Unis.
 

On doit régler les problèmes chez nous. L’assassinat de George Floyd nous fait penser à ce qui se passe ici. On n'en peut plus. (Rohan Henry, un manifestant).


L’ambassadeur américain, Donald Tapia est sorti du bâtiment pour échanger avec les manifestants.

Aux États-Unis, les immigrés jamaïcains manifestent à leur tour. Une vidéo postée sur Instagram a fait le tour du monde. À Philadelphie, Kerry-Ann Perkins, jeune médecin jamaïcaine, célébrait son mariage. À côté de son époux, Michael Gordon, elle a quitté la cérémonie pour participer aux manifestations.
 

Manifestation perturbée à la Barbade


Le 6 juin 2020, le Mouvement Caribéen pour la Paix et l’Intégration organisait une manifestation devant l’ambassade des États-Unis à Bridgetown, la capitale barbadienne.

Deux cents personnes étaient présentes. Après seulement une demi-heure, le commissaire de police a mis fin au rassemblement. Afin de respecter les consignes pour le COVID19, la police a accordé l'autorisation pour seulement 10 personnes. Selon le commissaire, les manifestants ne respectaient pas les règles de la distanciation physique.

Les organisateurs ont condamné la police pour sa rigidité et le non-respect du droit de manifester.Barbade manifestationLe 5 juin 2020, à Saint-Vincent et les Grenadines, le Premier ministre Ralph Gonsalves publie sa déclaration de solidarité avec le mouvement Black Lives Matter et contre la brutalité policière.

Cette déclaration a été fortement critiquée dans son pays car il n’a fait aucune référence à sa propre inaction face aux accusations de violence policière.

Au sein du CARICOM, la Communauté Caribéenne et l’OECS, l’Organisation des États de la Caraïbe de l’Est, les représentants des pays se sont murés dans le silence.

En Haïti, le gouvernement ne s’est pas exprimé. Près de 700.000 ressortissants vivent sur le territoire américain. Le 8 juin 2020, le quotidien le Nouvelliste s’est interrogé sur le silence de l’État.
 

Un genou à terre en Amérique ; rien voir, rien entendre, rien dire, la posture haïtienne.

(Le  journal, le Nouvelliste).

Ce même silence résonne dans le reste de la Caraïbe...