Parmi la centaine de dossiers à voter lors de la séance publique de l’Assemblée de Martinique, mercredi 23 et jeudi 24 novembre, la proposition de donner le nom de Frantz Fanon au hall d’entrée de l’hôtel de la Collectivité territoriale. Une initiative fortement symbolique.
La décision de la majorité de la Collectivité territoriale de Martinique de baptiser du nom de Frantz Fanon la salle des pas perdus de son immeuble de Plateau Roy est marquée au sceau du symbole. Louable initiative, quand on sait que ce grand militant anti-colonialiste reste méconnu de ses compatriotes, alors qu’il demeure une référence dans plusieurs régions du monde notamment en Afrique.
Ainsi, au plus fort de la révolte palestinienne, dans les années 1970 et 1980, Fanon a été l’auteur étranger le plus lu, avant Karl Marx, chez les militants révolutionnaires palestiniens de l’OLP. Aujourd’hui encore, son oeuvre traduite en plusieurs langues est régulièrement rééditée.
Homme de pensée autant qu’homme d’action, Frantz Fanon s’est engagé auprès des indépendantistes algériens en 1956, au péril de sa carrière et de sa vie. En poste à Blida, ce psychiatre promis à un bel avenir professionnel, qui avait participé à la libération de la France du joug nazi en 1944 aux côtés d’autres résistants martiniquais dont Marcel Manville, n’a pas supporté la nuit coloniale que la même France faisait peser sur l’Algérie.
Sa conscience de médecin révolté devant les traitements infligés à ses patients lui a commandé de se révolter contre le système. Il passe alors à l’ennemi, devient ambassadeur itinérant du Front de libération nationale (FLN) jusqu’à son décès brutal en 1961, à 36 ans seulement, vaincu par la leucémie.
Ses articles scientifiques ont permis de reconsidérer la psychiatrie en milieu colonial. Ses essais sur les effets néfastes de la colonisation ont offert à des combattants pour la liberté une source d’inspiration. "Peaux noires, masques blancs" (publié en 1952) ou "Les Damnés de la terre" (1961), deux de ses livres les plus connus, sont étudiés dans les universités sérieuses un peu partout dans le monde.
Quel message retenir, dans son pays natal, de ce théoricien et praticien de la révolution ? A-t-il vraiment des héritiers, ne serait-ce qu’en pensée ? Le geste de la majorité de la CTM permet de contribuer à répondre à ces questions, en écho à cette phase de Frantz Fanon : "Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir".
Ainsi, au plus fort de la révolte palestinienne, dans les années 1970 et 1980, Fanon a été l’auteur étranger le plus lu, avant Karl Marx, chez les militants révolutionnaires palestiniens de l’OLP. Aujourd’hui encore, son oeuvre traduite en plusieurs langues est régulièrement rééditée.
Homme de pensée autant qu’homme d’action, Frantz Fanon s’est engagé auprès des indépendantistes algériens en 1956, au péril de sa carrière et de sa vie. En poste à Blida, ce psychiatre promis à un bel avenir professionnel, qui avait participé à la libération de la France du joug nazi en 1944 aux côtés d’autres résistants martiniquais dont Marcel Manville, n’a pas supporté la nuit coloniale que la même France faisait peser sur l’Algérie.
Sa conscience de médecin révolté devant les traitements infligés à ses patients lui a commandé de se révolter contre le système. Il passe alors à l’ennemi, devient ambassadeur itinérant du Front de libération nationale (FLN) jusqu’à son décès brutal en 1961, à 36 ans seulement, vaincu par la leucémie.
Ses articles scientifiques ont permis de reconsidérer la psychiatrie en milieu colonial. Ses essais sur les effets néfastes de la colonisation ont offert à des combattants pour la liberté une source d’inspiration. "Peaux noires, masques blancs" (publié en 1952) ou "Les Damnés de la terre" (1961), deux de ses livres les plus connus, sont étudiés dans les universités sérieuses un peu partout dans le monde.
Quel message retenir, dans son pays natal, de ce théoricien et praticien de la révolution ? A-t-il vraiment des héritiers, ne serait-ce qu’en pensée ? Le geste de la majorité de la CTM permet de contribuer à répondre à ces questions, en écho à cette phase de Frantz Fanon : "Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir".