Rencontre actée entre la direction, le personnel médical et paramédical du CHU de Martinique, confronté à une crise de moyens
Personnel épuisé, patients en attente, manque de moyens financiers... la gestion du Centre Hospitalier Universitaire de Martinique (CHUM) est pointée du doigt par les syndicats. Dans un courrier daté du 28 janvier dernier, Force Ouvrière Santé interpellait sur "la situation critique et récurrente du service d'orthopédie traumatologie du 2C".
En cause : "le manque de lits et la disponibilité insuffisante des salles de blocs". Cette situation entraîne, selon le syndicat, l'engorgement des urgences avec des patients du service orthopédique, des risques d'infections ou encore l'épuisement physique et moral de l'ensemble du personnel. C'est pourquoi un préavis de grève illimitée "du personnel du 2 C" avait été déposé par FO pour mercredi 5 février.
Préavis maintenu
Le délai est prolongé de 24h, car le syndicat a obtenu entre-temps un rendez-vous entre la direction, le personnel médical et paramédical.
La rencontre est prévue ce jeudi 6 février 2025 à la mi-journée. L'issue de cette réunion sera "déterminante", quant à la suite qui sera donnée au préavis prévient Force Ouvrière.
Demande de "mise sous tutelle"
Même constat du côté du syndicat UGTM Santé qui déplore "l'accueil, la prise en charge, les délais et le manque d'humanité" au sein du CHUM.
Dans une lettre ouverte du 29 janvier adressée au préfet du territoire et aux directeurs de l'ARS (l'Agence Régionale de Santé) et du CHUM, l'organisation tire la sonnette d'alarme elle aussi. Elle évoque notamment l'état de 22 patients des urgences, "en attente d'une programmation au bloc opératoire".
L'Union Générale des Travailleurs Martiniquais fustige également les propos du directeur adjoint de l'ARS, Fabien Laleu, qui a annoncé mi-janvier, la mise en place d'une conciergerie pour accueillir les médecins.
"Pourquoi une telle attention ne pourrait-elle pas être accordée à l'accueil des patients Martiniquais dès leur arrivée aux urgences" interroge l'UGTM, qui exige "l'ouverture de négociations en vue d'établir un plan santé Martinique". Et de demander explicitement "la mise sous tutelle de l'établissement, qui a dépassé les normes réglementaires d'endettement".