Journée internationale des droits des femmes : dans la Caraïbe, les droits des femmes sont bafoués

République-Dominicaine, manifestation des femmes contre la violence.
L'avortement illégal, les cultes extrémistes qui se mêlent dans la politique, les lois colonialistes, les pouvoirs machistes continuent à freiner l’avancement et l’autonomie des femmes de la Caraïbe. L'occasion de faire le point pour la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars.

La journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, permet de faire le point sur la législation les concernant dans la Caraïbe.

En effet, la majorité des pays de cette région interdisent l’avortement. Pour s’aligner sur les accords des Nations-Unies, signés par ces pays pour affirmer le respect des libertés individuelles, les législations ont été reformulées. Ainsi, ces pays, autorisent l’avortement seulement dans les cas où la vie de la femme sera en danger si elle mène sa grossesse à terme.

Mais une femme n’a toujours pas le pouvoir de demander un avortement sans le justifier. Quand un avortement est autorisé, il est souvent difficile de trouver un hôpital qui veut bien exécuter l’IVG.

Dans la Caraïbe, des pharmaciens vendent le "Misoprostol" sans ordonnance. Un médicament qui déclenche des contractions utérines. Administrée sans surveillance médicale, la drogue n’assure pas forcément un avortement total. Les femmes se présentent alors aux urgences pour obtenir un curetage utérin. C’est le seul moyen d’obtenir un avortement dans des conditions hygiéniques.

Les peines de prison

À cause des lois draconiennes dans certains pays de la Caraïbe, les études sur les avortements clandestins sont difficiles à réaliser.

À Antigua et Barbuda, le groupe Aspire, qui travaille en faveur des droits de la femme, a mené une étude sur la question de l'avortement. Selon les résultats, trois femmes sur quatre, en dessous de l’âge de 40 ans, auraient eu recours à un avortement, dont la majorité dans la clandestinité.

Au mieux, ces interventions se font dans un cabinet médical. Au pire, la femme se confie à une personne sans aucune qualification.

Dans ce pays, les cultes religieux ont beaucoup de pouvoir. Les élus plient aux exigences des religions qui condamnent l’avortement. À Antigua et Barbuda et à la Dominique, une loi qui remonte au 19ème siècle, a l’époque de la colonisation, est encore en vigueur. Une femme qui avorte encourt une peine de prison de 10 ans.

Les femmes, qui ont les moyens financiers, voyagent à l'étranger pour se faire avorter.

Les lois draconiennes à la République-Dominicaine

À la République-Dominicaine, l’avortement est totalement interdit. Les femmes risquent les peines de prison ainsi que les médecins qui osent les aider.

La criminalisation de l’avortement va à l’encontre des obligations de la République-Dominicaine à respecter les droits de l’homme. C'est une forme de discrimination envers les femmes.

Haïti, la voix des femmes engloutie dans la violence

En Haïti, où la violence sexuelle contre les petites filles et les femmes a atteint un seuil inédit, les textes de la Constitution sur l’égalité des sexes ne sont pas respectés.

Les organisations féministes signalent que la Constitution haïtienne exige que l’administration soit composée de 30% de femmes.

En 2025, le thème retenu par les Nations-Unies pour marquer la Journée internationale des droits de la femme est, "Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation."

Une affiche pour la promotion de l'égalité de la femme.

Dans la Caraïbe, la femme qui représente 50% de la population régionale, n’a même pas la liberté de prendre les décisions concernant son propre corps. Et les textes ne risquent pas d'être modernisés dans un futur proche.