La Caraïbe s’apprête à accueillir ses ressortissants expulsés par les États-Unis

La base américaine de Guantanamo à Cuba va accueillir 30.000 migrants.
Aux États-Unis, le président Donald Trump a promis de sécuriser ses frontières et d’expulser tout étranger en situation irrégulière qui se trouve dans le pays. Dans la Caraïbe, on appréhende la venue des personnes déportées dont certaines ont des casiers judiciaires.

À Saint-Vincent et les Grenadines, le Premier ministre Ralph Gonsalves ne connaît pas le nombre exact de personnes qui seront renvoyées des États-Unis.

Le souci du Premier ministre est d’obtenir les identités des criminels parmi les personnes déportées.

On peut expulser quelqu’un qui a été incarcéré pour cambriolage, mais on ne nous envoie pas plus d’information que ça concernant son casier judiciaire et combien de temps il a passé aux États-Unis.

Ralph Gonsalves, Premier ministre de Saint-Vincent et les Grenadines

À Saint-Vincent et les Grenadines, les autorités peuvent détenir une personne pendant une courte période afin de l’interroger.
Mais l’individu n’a aucune obligation de répondre et s’il n’a commis aucune infraction sur le sol du pays, il est libre de ses mouvements.

Ralph Gonsalves, premier ministre de Saint-Vincent et les Grenadines

La Jamaïque

L'aéroport international de Kingston a déjà accueilli une soixantaine de ressortissants expulsés par les États-Unis.

Parmi eux, un ancien diacre de l’église, âgé de 70 ans, incarcéré aux États-Unis pour des crimes sexuels contre les mineurs. Quatre autres hommes, recherchés par les autorités jamaïcaines, ont été pris en charge par la police.

Certains individus ont décidé de retourner au pays avant même d’être interpellé par les autorités américaines.

Selon les chiffres officiels, 5 000 Jamaïcains seront obligés de quitter les États-Unis dans les mois à venir.

 Ça pourrait être une bonne chose d'accueillir les individus talentueux. Ainsi ils peuvent assister à la construction du pays.

Andrew Holness, Premier ministre de la Jamaïque

Les membres des gangs renvoyés par les Américains seront suivis par la police jamaïcaine.

Le Premier ministre a promis qu’ils risquent de rencontrer "un magistrat ou le bon Dieu" s’ils sèment la terreur dans le pays.

Plusieurs communes de la Jamaïque sont en état d’urgence depuis des années à cause de la violence des gangs.

L’opposition a demandé au Premier ministre de présenter un plan d’accueil et de réintégration pour les 5 000 déportés attendus.

En 2019, lors du premier mandat de Donald Trump, Andrew Holness, Premier ministre de la Jamaïque rencontre le Président américain et sa femme Melania à Miami.

La question des Caribéens expulsés des États-Unis est sur l’ordre du jour du Sommet des dirigeants des pays membres de la CARICOM, la Communauté caribéenne qui aura lieu à Barbade du 19 au 21 février 2025.

Cuba, Guantanamo

À Cuba, le site militaire de Guantanamo Bay, sous contrôle des États-Unis, se prépare à accueillir 30 000 migrants expulsés par le gouvernement américain.

La nouvelle secrétaire de l’intérieure, Kristi Noem a posté des images sur X qui montrent l’arrivée sur la base de plusieurs hommes menottés. Selon Noem, ces personnes sont "le pire du pire."

Elle n’a pas donné les nationalités des individus.

La prison militaire de Guantanamo a été établie en 2002 sous la présidence de George W. Bush pour détenir les personnes soupçonnées d'actes de terrorisme après l’attaque sur le World Trade Center de New-York en 2001.

Il reste 15 personnes parmi les 800 détenus. La majorité n’a jamais été accusée de crime.

Pour accommoder les 30 000 migrants annoncés par Donald Trump, les États-Unis vont agrandir le site.