Depuis la publication d’un article du journal Libération sur la puissance commerciale du premier groupe privé de Martinique, les critiques se sont accentuées à l’encontre du Groupe Bernard Hayot ces dernières semaines.
Si des pratiques jugées "abusives" sont encore pointées du doigt dans le cadre du nouveau mouvement social engagé en septembre dernier contre la vie chère, GBH a décidé de mettre "sa" vérité sur la place publique.
"Nous n’avons pas peur de la vérité"
Dans un communiqué publié ce mardi 28 janvier, le Groupe considère qu’il "fait l'objet d’une campagne de déstabilisation d’une ampleur sans précédent".
Des chiffres fantaisistes sont avancés dans le débat public, à l’appui de démonstrations erronées et de conclusions fallacieuses. La vérité doit donc être rétablie.
GBH
Concernant les accusations "d’opacité financière", la multinationale assure qu’elle communiquait "comme 88% des entreprises d'Outre-mer et 71% des entreprises d’Ile-de-France" tous les ans, ses comptes à l’administration fiscale, ainsi qu’aux autorités en charge de la concurrence.
Mais elle avoue que ce n’était pas le cas au tribunal de commerce, "en raison du risque d’exploitation de ces données par nos concurrents, sur des petits marchés insulaires".
"Jamais notre probité n’a été mise en cause"
À la fin de l’année 2024, nous avons déposé [au tribunal de commerce] nos comptes sociaux sur les 5 dernières années, puis nos comptes consolidés au mois de janvier 2025. Ce sera le cas tous les ans. Nous réfutons aussi toutes les accusations de "pratiques anti-concurrentielles", voire "d’étouffement de l’économie". La vérité, c’est que notre Groupe est le plus contrôlé de tout l’outre-mer par les pouvoirs publics, sur le plan fiscal, sur le plan social, sur le plan du respect de la concurrence et même sur le plan de l’éthique : jamais notre probité n’a été mise en cause, pas plus que notre comportement sur les marchés sur lesquels nous opérons.
Le Groupe
Dans son adresse à la presse, GBH fait remarquer aussi que la concurrence est très vive Outre-mer, singulièrement dans les secteurs de la grande distribution et de l’automobile. "Personne ne peut dire au consommateur dans quelle enseigne il doit se rendre pour faire ses courses ou pour acheter sa voiture".
"S’il se rend chez nous plutôt que chez nos concurrents", poursuit le texte, "c’est parce que nous sommes moins chers, ou que nous lui offrons un service supérieur".
"Les frais d’acheminement… renchérissement du coût de la vie"
Il est impossible d’être moins cher tout en pratiquant des marges excessives : c’est une réalité commerciale de base. La vérité, c’est enfin que la vie est chère dans les DOM pour toute une série de raisons parfaitement décrites dans les rapports de l’Autorité de la concurrence de 2009 et de 2019. Le facteur principal de renchérissement du coût de la vie, ce sont les frais d’acheminement des marchandises vers chaque territoire : c’est la logique même, puisqu’une grande partie de notre consommation est encore importée depuis un Hexagone situé à des milliers de kilomètres.
Le Groupe Bernard Hayot
Les consommateurs veulent que les prix baissent et "ils ont raison" aux yeux du Groupe. Mais il ajoute que "les prix ne baisseront pas en désignant injustement, des boucs émissaires trop commodes".
Le protocole signé le 16 octobre 2024 en Martinique souligne dès les premières phrases de son introduction, que l’essentiel du différentiel des prix entre l'Hexagone et la Martinique est imputé "aux frais d'approche".
Le diagnostic est clairement posé, et c’est à ce sujet qu’il faut s’attaquer en priorité et en urgence, comme l'État s’y est engagé en signant le protocole du 16 octobre. Nous n’avons pas peur de la vérité. Toutes les autorités qui nous contrôlent soulignent régulièrement que nous nous comportons correctement. Le travail de l’Autorité de la concurrence, des Directions départementales de la concurrence et de la répression des fraudes, des services fiscaux, doit désormais être respecté et préservé des ingérences médiatiques et politiques.
Communiqué de GBH
GBH termine ainsi sa communication en indiquant qu’il déposera "plainte contre X, dans les prochains jours, pour dénonciation calomnieuse. La lutte contre la vie chère mérite mieux que des attaques caricaturales contre des entreprises qui travaillent chaque jour à proposer des produits de qualité, au meilleur prix possible".
Le premier employeur privé de l’île fondé en 1960, avec 18 000 collaborateurs et "un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros", est aujourd’hui implanté sur 19 territoires.
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