Le secteur de la restauration est confronté à une pénurie de main-d’œuvre en Martinique

Un reportage de Maurice Violton et Fabienne Léonce. ©Martinique la 1ère
Nous sommes en haute-saison, mais en période de carême, de nombreux restaurants sont fermés. Dans le secteur de la restauration, une centaine de personnes manquent à l’appel. Si les restaurateurs ont l’œil dans le viseur pour repérer la pépite en cuisine, les recherches s’avèrent difficiles. (Re)voir le reportage de Maurice Violton et Fabienne Léonce.

L’hôtel-restaurant Diamants Les Bains est un fleuron de l’hôtellerie-restauration dans le Sud. Des chambres, des bungalows, un restaurant... Avec 80% de fréquentation en ce moment, l'établissement tourne bien mais, peine à recruter.

C’est vrai que de nos jours, "les jeunes", les horaires de travail, les jours fériés, Noël, le Jour de l’An, la Saint-Valentin ou le soir, ils ne veulent pas travailler. Je pense que c'est pour ça.

Le personnel en salle, en cuisine ou des femmes de chambre, ce sont des métiers en tension difficiles à combler notamment depuis 2 ans.

Avant le Covid, nous avions affaire à des personnes qualifiées, qui avaient envie de s’investir dans un projet, quel que soit le service en restauration ou hébergement. Mais, après le Covid, nous nous sommes aperçus que beaucoup avaient déserté ces métiers et les rapports étaient inversés. Il y avait beaucoup plus exigences. Aujourd’hui, on trouve beaucoup moins de personnels qualifiés mais avec des exigences beaucoup plus importantes. 

Dominique Lisee, directeur de l'hôtel-restaurant Diamant les Bains

La direction de l’établissement a opté pour une autre approche. Faute de savoir-faire, l’accent est mis sur le savoir-être. C’est le cas de Frédéric, 26 ans, recruté depuis près de deux ans à la réception après un parcours universitaire de commercial et de communication.

Initialement, il y avait un poste de réceptionniste à pourvoir. Mais, par rapport à mes compétences et l’évolution au sein de la société, actuellement, je dirige, tout ce qui concerne la communication au niveau de l’hôtel et du restaurant. Donc, c’est une belle évolution, on va dire, en même pas deux ans. J’ai pu avoir plusieurs opportunités, des occasions afin de me mettre à l’épreuve. 

Frédéric Monginy, réceptionniste

Pour fonctionner correctement, l’établissement à besoin de 25 salariés contre une douzaine en ce moment. Savoir-être, savoir-faire et même un peu plus : une volonté aussi d’être un ambassadeur de la Martinique.

Nous proposons effectivement un métier, nous proposons un salaire, une couverture sociale, mais, ce que nous souhaitons aussi, c’est que chaque salarié de cet établissement soit aussi un ambassadeur et puisse parler de la Martinique, à travers ce projet que nous avons : les arts et la culture. Donc, le savoir-être ressort aussi dans ces principes. 

Dominique Lisee

Cette semaine, l’hôtel multipliera les rencontres avec les scolaires des collèges et des lycées professionnels pour peut-être susciter des vocations ou repérer de jeunes prospects.