Les agriculteurs martiniquais sont toujours en difficulté à cause de la cercosporiose

Un reportage de Gaël Biche et Aurélien Février. ©Martinique la 1ère
Des hectares entiers de bananeraies ravagés. La cercosporiose a encore frappé. Au François, Jean-Yves Paviot est submergé. (Re)voir le reportage de Gaël Biche et Aurélien Février.

Dans sa bananeraie du François, Jean-Yves nous montre les ravages de la Cercosporiose, le cancer de la banane, comme il l'appelle. Jean-Yves Paviot cultive 8 hectares et pas un seul n’est épargné par le champignon.

Sur l’année 2024, à cause de la Cercosporiose, en autres, j’ai perdu 70% de ma production.

Jean-Yves Paviot, agriculteur

En 2023, il récoltait 250 tonnes de bananes. En 2024, il n’a produit que 53 tonnes, 5 fois moins. Ajouté à cela la hausse des coûts d’entretien. Peut-il se dégager un salaire dans ces conditions ?

"Non, difficilement", répond-il.

Ce n’est pas faute de ne pas vouloir. Il y a des priorités : les salaires des salariés, les intrants à payer. Comme beaucoup de producteurs, on a des difficultés avec nos charges fiscales et sociales.

Yannick Fortunée, vice-présidente du Groupement Banamart et Jean-Yves Paviot, producteur de bananes au François.

Alors, quelles solutions pour lutter contre ce champignon qui plombe la filière banane ?

C’est de permettre qu’on puisse avoir une maîtrise sur la Cercosporiose en ayant des moyens de traiter par-dessus la canopée.

Sauf que s’équiper de drones et d’opérateurs coûte cher et que les producteurs de bananes, réunis au sein du groupement Banamart, n’ont pour l’heure aucune aide.

Conséquences de la cercosporiose, certains ont dû jeter l'éponge. C’est le cas de la Désirade et de sa vingtaine de salariés licenciés. Aujourd’hui, 40% des producteurs de bananes se sont lancés dans la diversification afin de combler les pertes financières.

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