Lors de la séance plénière de décembre 2024, les élus de l’Assemblée de Martinique se sont prononcés sur un budget primitif de "résistance" par la majorité et l'exécutif de la Collectivité. Un budget en baisse de plusieurs millions d’euros, qui exigera des "efforts" de la part de chacun pour maintenir des finances saines.
Il va falloir s’attendre à une année de combat. De toutes les façons, vous ne pouvez pas avoir sur le plan national un budget qui est en restriction, puisque que vous savez que la France veut réaliser à peu près 60 milliards. Nous, ce que ça va nous coûter au niveau de la CTM, c’est quand même moins 15 millions que nous aurons sur nos comptes. Forcément, vous devez vous mettre dans la même lignée que le gouvernement. Vous ne pouvez pas, pendant qu’il y a une période de restriction en métropole, avoir ici une période d’expansion et de dépenses exagérées. Vous êtes obligés de vous adapter. L’intelligence financière, c’est justement de s’adapter aux situations. Donc, nous le ferons, mais nous fonctionnons normalement. Nous allons voir avec les associations. (...) Nous allons demander à chacun de faire un effort dans leurs dépenses. Dans les communes, il va falloir faire moins de fêtes, moins de dépenses, parce que nous savons que le fonctionnement sera difficile à tenir. Or, si vous voulez continuer à investir, vous êtes obligés de réduire les dépenses de fonctionnement pour sortir un minimum d’épargne pour compléter vos plans de financement.
Lucien Saliber, président de l’Assemblée de Martiniqueinterrogé par Grégory Gabourg
Alors que certaines associations, comme l’Union des Femmes de Martinique, craignent un coup de rabot sur leurs subventions et pour leur avenir, le président de l’Assemblée de Martinique se veut rassurant.
On n’a jamais arrêté de financer les associations. Nous savons quel est le rôle des associations, au niveau du territoire et des communes. Elles ne seront peut-être pas au même niveau puisque nous avons demandé à réduire la voilure, à commencer par nous-mêmes.
Désormais, les satellites de la Collectivité Territoriale de Martinique devront compter sur les crédits européens.
S’agissant des associations ou même chez nous, des satellites, nous allons demander de changer un petit peu leur fonctionnement. (...) Nous avons mis en place une petite cellule financière qui va aider ces satellites à monter autrement leurs dossiers. Au lieu de sortir des subventions directement de notre budget de fonctionnement, peut-être qu’il y a des possibilités de fléchage de ces dépenses vers les fonds européens.
Des économies à tous les niveaux
Lucien Saliber indique que la Collectivité déploiera également des efforts.
Nous avons annoncé que nous allons restreindre les déplacements, les dépenses, les acquisitions. Nous avons mis en vente toute une série d’actifs que nous avions, qui ne nous servaient à rien. On a plus de 380 sites sur lesquels la CTM se situe. Nous allons travailler avec l'Établissement public foncier local pour voir dans quelle mesure ils peuvent racheter une partie de ces sites pour nous libérer un petit peu de disponibilité pour continuer à travailler normalement avec tout le monde.
Malgré toutes ces restrictions, le président de l’Assemblée de Martinique l’assure. Les paiements des aides sociales seront "effectués normalement".