Le leader du Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-caribéens (RPPRAC) écope d'une peine d'"un an d'emprisonnement, entièrement assorti du sursis simple auquel il est éligible", pour violation de domicile, outrage à l’ordre public et rébellion en réunion. Rodrigue Petitot est aussi condamné à une amende de 500 euros pour dommages et intérêts. Idem pour son garde du corps et Gladys Roger qui devront débourser la même somme.
Cette décision du tribunal correctionnel affichée dans le hall du palais, a été annoncée au prévenu par visioconférence. Rodrigue Petitot devrait donc sortir de la prison de Ducos dans la journée, équipé d'un un bracelet électronique a annoncé l'un de ses avocats, Me Germany.
Au second jour du procès mercredi dernier, le parquet avait requis 30 mois d'emprisonnement, dont 15 avec sursis, assortie d'une période probatoire de deux ans et d'un maintien en détention. La défense de son côté avait réclamé la relaxe pour son client.
Il est reproché à Rodrigue Petitot de s'être introduit sans autorisation avec trois autres militants dans la résidence préfectorale le 11 novembre 2024, en marge d'une visite ministérielle, et de s'en être pris verbalement au représentant de l'Etat, Jean-Christophe Bouvier.
"C'est le procès de l'atteinte à l'autorité de l'Etat", a asséné mercredi la procureure dans son réquisitoire.
"Il s'agit d'une rébellion en réunion parfaitement constituée".
Le ministère public
"Je ne reconnais pas être auteur de violation de domicile. Je suis arrivé, la barrière était ouverte", a soutenu Rodrigue Petitot devant le tribunal.
Le visionnage durant l'audience d'images de la caméra de surveillance et de plusieurs vidéos de l'incident a permis de confirmer ce point. "On veut incarcérer le symbole de la vie chère", a lancé le quadragénaire à la barre, au premier jour de son procès (mardi 21 janvier). Des manifestants s'étaient massés mercredi, comme la veille, devant les grilles du tribunal, en soutien au leader du RPPRAC.
À l’issue de la dernière audience (mercredi), quelques échauffourées ont éclaté sur le boulevard Général De-Gaulle, devant et à proximité du palais de justice lequel a subi des jets de projectiles.
Voix qui porte, tatouage dans le cou, Rodrigue Petitot s'est fait connaître pour ses "punchlines", lancées sur les réseaux sociaux et lors de blocages de supermarchés pour dénoncer les prix de l'alimentaire, en moyenne 40% plus chers que dans l'Hexagone selon l'INSEE.
Les trois autres militants mis en cause dans l'incident seront jugés le 31 mars. Dans un dossier différent, Rodrigue Petitot avait été reconnu coupable début décembre d'intimidation à l'encontre de maires de Martinique et condamné à dix mois de prison ferme aménageable.