Qui a commandé sur le budget de la CTM, les photos d'une réunion politique de Jean-Philippe Nilor ?

Les élus de l'Assemblée lors de la séance du mardi 21 mai 2019. (de dos le conseiller exécutif, Daniel Marie-Sainte.
Malaise perceptible hier après-midi en fin de séance plénière de l'Assemblée au moment où le conseiller Jean-Philippe Nilor a dénoncé l'achat par la CTM de photos d'une réunion de son parti politique (Péyi-a). Il parle de "lente dérive vers une république bananière".
La séance supplémentaire de l'Assemblée de Martinique, s'achevait par l'examen du compte-rendu des commandes passées par la CTM du 1er janvier 2019 au 25 avril 2019. Des dossiers défendus par le conseiller exécutif Daniel Marie-Sainte.

L'un de ces dossiers : "Acquisition photos AG constitutive  Péyi-a", pour un coût de 1400 €, attire particulièrement l'attention de Jean-Philippe Nilor. "Je suis stupéfait", s'indigne le député, conseiller territorial et cofondateur de Péyi-a. "On ne peut avoir un déficit abyssal et se permettre de payer une entreprise pour prendre des photos d’une réunion publique d’un parti politique (…)Je ne crois pas que ce soit dans les compétences de la CTM". Voir les échanges à partir de 4h 04m 36s.
L'opposition se délecte de cette nouvelle tension dans le camp de la majorité, quelques jours après les remous à droite. "La question que nous nous posons légitimement", déclare Fred Lordinot, de la coalition autour du PPM (Parti Progressiste Martiniquais), "en quoi la Collectivité Territoriale de Martinique peut-elle passer commande à un photographe pour récupérer des photos ? Ce n’est pas l’esprit de la loi. Et moi conseiller territorial, je demande à voir ces photos".

Pour sa part, 
Jean-Philippe Nilor, qui semble bien connaître les pratiques de ses anciens camarades, parle de "lente dérive vers une république bananière".
 

Alfred Marie-Jeanne quitte la salle


Le conseiller exécutif Daniel Marie-Sainte a d'abord tenté d'éviter le débat. "Quand je sais, je dis, quand je ne sais pas, je ne dis pas, voilà, point". Avant de justifier cette dépense par une formule qui a fait sourire ces contradicteurs. "Il y a des photos d’événements publics dont on a besoin pour illustrer tel ou tel document de communication". 

Le président du conseil exécutif, Alfred Marie-Jeanne, se sentant probablement visé, a quitté la salle après un échange tendu en particulier avec Fred Lordinot. Ses plus proches partisans l'ont suivi, quelques minutes plus tard, au moment de l'examen d'une motion sur le drapeau déposée par...Jean-Philippe Nilor.

Pour l'instant, la question essentielle demeure sans réponse. Qui a décidé que la collectivité va payer 1400 € pour acquérir des photos d’une réunion publique alors qu'elle possède son propre service de communication et pourquoi faire ?