Soixante-sept millions de dollars ont été versés sur les 84 promis pour financer la MMS (Mission de soutien sécuritaire en Haïti).
L’avertissement de Garry Conille, Premier ministre par intérim d’Haïti sur les risques d’un débordement de violence dans la Caraïbe si jamais la communauté internationale n’agit pas, semblerait ouvrir les portefeuilles.
Les gangs ne sont pas des groupes mal organisés, mais armés, bien équipés et déterminés avec des connexions transnationales. La situation ressemble parfois à une guerre urbaine.
Garry Conille, Premier ministre par intérim d’Haïti
Ces déclarations ont été faites devant 40 membres de l’ONU qui participaient à une réunion du Conseil économique et social des Nations Unies sur Haïti.
Les autorités haïtiennes veulent maintenir la Mission de soutien sécuritaire dont le mandat expire début d’octobre 2024 or les gangs n’ont pas été neutralisés.
Après 100 jours d’intervention, une vérité amère a été constatée. La crise sécurité, humanitaire, sociale, économique et politique, a été sous estimée. Si Haïti sombre, la région entière en portera des séquelles.
Garry Conille
Il a demandé plus d’armes et la formation des forces haïtiennes pour faire face à la menace qui prend des allures "parfois d’une guerre civile".
On estime qu’entre 30% et 50% des membres des gangs sont des mineurs.
Pendant la réunion, Bernado Arévelo, président du Guatemala a confirmé le déploiement de 150 militaires en Haïti pour renforcer la Mission de soutien sécuritaire sous la direction du Kenya.
La secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Amina Mohammed, a souligné les menaces qui pèsent sur la région à cause de l’insécurité en Haïti.
Il s’agit d’une volonté d’affaiblir l’autorité de l’État, de semer le chaos pour plus facilement s’en prendre aux communautés les plus vulnérables.
Amina Mohammed, secrétaire générale adjointe des Nations Unies
Elle a évoqué la destruction par les gangs des infrastructures vitales comme les commissariats de police, les palais de justice et les hôpitaux ainsi que les assassinats et les enlèvements quotidiens.
Plus d’un demi-million d’Haïtiens sont déplacés à cause de la violence dans leurs communautés.
La violence envers les femmes et les jeunes filles est le quotidien en Haiti.
Elle a demandé un soutien généreux et soutenu de la part de la communauté internationale pour lutter contre la violence en Haïti.
Le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, dont son pays prendra la présidence du Conseil économique et social des Nations Unies jusqu’en 2025, a promis son soutien à Haïti.
Il faut trouver des solutions à long terme pour une crise qui gangrène le pays depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021.