En Martinique, selon l’ARS (l’Agence Régionale de Santé), près de 250 nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués chaque année.
La maladie et les traitements de chimiothérapie ou radiothérapie ont des conséquences sur l’organisme, que le sport peut permettre d’atténuer. Même en cas de chirurgie c’est-à-dire d'ablation du sein, l’APA (l’Activité Physique Adaptée) permet d’améliorer la mobilité du haut du corps et des membres supérieurs contraints par une limitation d’amplitude.
Julie Jacaria est kinésithérapeute. Elle est spécialisée dans la prise en charge du cancer du sein et présidente de L'AKAM (Association Kiné en Action Martinique). Ils sont une quarantaine de professionnels présents sur tout le territoire et formés à la prise en charge des patientes touchées par le cancer du sein.
Julie par exemple propose une fois par semaine aux adhérentes des Amazones, des cours de balnéothérapie. Une façon de profiter du cadre idéal du littoral martiniquais, quand on sait que la pratique d’un sport en plein air fait aussi partie de la thérapie et du bien-être.
L’objectif du Kiné est de prendre en charge la patiente sans tarder, pendant le traitement et rapidement après l’ablation du sein. Une prise en charge spécifique qui permet de traiter les séquelles pouvant être plus ou moins importantes : difficultés à lever le bras, rétractions tissulaires, douleurs cervicales.
Le sport, partie intégrante de la prise en charge du cancer du sein
Lors des exercices, on va travailler l’ouverture des bras pour étirer les pectoraux, mobiliser les omoplates et retrouver la mobilité de l’épaule. On se referme sur soi quand on apprend qu’on a un cancer et qu’on a tous ces traitements. On a alors des douleurs et des tensions des trapèzes et de tous les muscles au niveau des cervicales et des vertèbres. On fait des exercices de gainage, "d’auto-grandissement" pour rééquilibrer la posture, réaligner le corps.
Julie Jacaria, kiné spécialisée dans la prise en charge du cancer du sein et présidente de L'AKAM
Bouger de manière régulière c’est aussi lutter contre cette dynamique négative qui s’installe face à la maladie et la fatigue.
Le sport ça défatigue. On a tendance au repos quand on est malade, mais au contraire, le sport permet de lutter contre l’asthénie, cette fatigue persistante.
Julie Jacaria kinésithérapeute
Faire du sport et de l’activité physique lorsque l’on a suivi ou que l’on suit un traitement contre le cancer du sein, c’est donc possible et même fortement conseillé. À chacun son rythme.
Aujourd’hui l’on sait que près d’un tiers des cas de cancer du sein est lié à la sédentarité. À l’inverse la pratique d'une activité physique et sportive intégrée au parcours de soins a démontré ses bienfaits sur la qualité de vie et la réduction des récidives.